Le quartier du consulat de Turquie à Mossoul, en Irak, a été la cible de roquettes. Les tirs, qui n’ont fait aucune victime, n’ont pas été revendiqués.
Des tirs de roquettes ont visé les abords du consulat de Turquie mercredi à Mossoul, ville du nord de l’Irak, ont indiqué à l’AFP une source sécuritaire et un député, faisant des dégâts matériels dans le secteur. Ces tirs nocturnes sont survenus quelques jours après que l’Irak a accusé la Turquie d’avoir bombardé le 20 juillet une station touristique dans la région du Kurdistan irakien (nord), tuant 9 civils et en blessant 23 autres.
Après cette attaque, l’Irak a exigé que la Turquie retire ses forces de son territoire et rappelé son chargé d’affaires à Ankara, dénonçant une « violation flagrante » de sa souveraineté.
La Turquie a nié toute responsabilité dans l’attaque de la station touristique, accusant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), qui mène une insurrection contre Ankara depuis 1984 et opère depuis des bases arrière dans le nord de l’Irak, où il est régulièrement pris pour cible par l’armée turque.
Quatre obus de mortier tombés dans la nuit de mardi à mercredi
Selon une source sécuritaire, « quatre obus de mortier sont tombés dans la nuit de mardi à mercredi à proximité du consulat de Turquie à Mossoul dans la zone d’al-Hadba, sans pertes humaines mais seulement des dégâts matériels mineurs ». Ces tirs n’ont pas été revendiqués.
Le consulat de Turquie est situé dans un quartier résidentiel, où des dégâts sont apparus sur une voiture civile garée à une centaine de mètres du consulat, selon un vidéaste de l’AFP, alors que les vitres d’une des maisons étaient brisées.
Des dégâts matériels sur de nombreuses voitures
« Nous avons entendu un bombardement à minuit (…) quatre ou cinq roquettes sont tombées devant chez nous », raconte à l’AFP Zaid Jamal, un habitant de 25 ans: « On dit que les tirs visaient le consulat turc, mais en fait ce sont les résidents qui ont été bombardés (…) certaines familles ont dû quitter leurs foyers » après les tirs.
De son côté, le député de la province de Ninive dont Mossoul est le chef-lieu, Shirwan Dobardani, a confirmé que « quatre roquettes étaient tombées dans le secteur du consulat dans la zone des appartements Al-Hadba, au nord de Mossoul », faisant état de « dégâts matériels sur un nombre de voitures d’habitants. »
Pour sa part, le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé « l’attaque ayant eu lieu contre le consulat général à Mossoul aux premières heures du 27 juillet », dans un communiqué publié mercredi, appelant « les autorités irakiennes à (…) protéger les missions diplomatiques et consulaires (…) et amener le plus tôt possible les auteurs de l’attaque devant la justice. »
L’ONU condamne la présence des forces turques en Irak
Ankara considère, selon ce communiqué, « très grave » que l’attaque ait eu lieu au moment où le « Conseil de sécurité de l’ONU tenait une réunion à la demande des autorités irakiennes alors que notre pays est accusé injustement. » Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, Bagdad a de nouveau condamné mardi « la présence illégale des forces militaires turques sur le territoire irakienne », selon un communiqué du ministère irakien des Affaires étrangères..
L’Irak, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a dénoncé « la décision du Parlement turc prise en octobre 2021 de prolonger la présence de ses forces en Irak pour une durée de deux ans ».