Au moins 34 personnes ont été tuées mercredi dans un attentat à la voiture piégée ayant visé un marché à Bagdad, selon un nouveau bilan de sources médicales et de sécurité.
L’explosion d’une voiture piégée près d’un marché du grand quartier chiite Sadr City, dans le nord de la capitale, a également fait au moins 54 blessés, selon ce bilan. L’attentat qui s’est produit vers 10h00 heure locale, n’a pas été revendiqué dans l’immédiat. Des attaques similaires ont récemment été revendiquées par le groupe jihadiste État islamique (EI) qui s’est emparé en 2014 de larges pans du territoire irakien.
L’organisation ultraradicale sunnite a mené plusieurs attaques meurtrières ces dernières semaines dans le grand Bagdad. Mais elle a perdu du terrain face à l’avancée des forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale sous commandement américain. La dernière attaque revendiquée par l’EI remonte au 1e mai lorsque deux voitures piegées avaient explosé dans la ville de Samawa, une région à prédominance chiite dans le sud de l’Irak, faisant au moins 33 morts.
Ces nouvelles violences à Bagdad interviennent alors que l’Irak est en proie à une grave crise politique depuis plus d’un mois, de nombreux partis s’opposant au projet du Premier ministre de mettre en place un gouvernement de technocrates par peur de perdre leurs privilèges. Excédés, des milliers d’Irakiens – partisans du dignitaire chiite Moqtada Sadr pour la plupart – avaient organisé des sit-in et des manifestations qui ont culminé avec l’invasion de la Zone verte ultrasécurisée de Bagdad et l’occupation durant plusieurs heures du Parlement.
Les postes clés au gouvernement sont depuis des années partagés sur la base de quotas politiques et confessionnelles et Moqtada Sadr, tout comme le Premier ministre Haider al-Abadi, souhaitent une nouvelle équipe gouvernementale composée de technocrates, capable de mener de manière plus efficace des réformes cruciales pour lutter contre la corruption. Cette crise est suivie avec inquiétude par les Etats-Unis qui craignent qu’elle «ne détourne» les autorités de la lutte contre l’EI.
Le Quotidien/AFP