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Invasion du Capitole : à Moscou, des responsables prophétisent le déclin de l’Amérique


Le ministère des affaires étrangères, à Moscou (photo : AFP).

« La fête de la démocratie est terminée », a proclamé jeudi une figure de premier plan du Parlement russe, une parmi de nombreuses voix à Moscou critiquant une Amérique en bout de course, sa démocratie « boitant des deux pieds ».

Se réveillant le matin du Noël orthodoxe avec les images choc des partisans de Trump envahissant le Capitole, temple de la démocratie américaine, plusieurs responsables russes estiment que les Etats-Unis ont perdu toute légitimité à dispenser des enseignements sur la démocratie à d’autres pays.

« La partie perdante a des raisons plus que suffisantes d’accuser les gagnants de falsifications, il est évident que la démocratie américaine boîte des deux pieds », a déclaré sur Facebook Konstantin Kosatchev, président de la commission des Affaires étrangères de la chambre haute du Parlement russe.

« La fête de la démocratie est terminée. Elle a, malheureusement, touché le fond, et je dis cela sans une once de jubilation. L’Amérique a perdu le nord et n’a donc plus aucun droit de donner le cap. Et encore moins de l’imposer aux autres », a-t-il ajouté.

Jeudi, les chaînes de la télévision publique passaient en boucle des images titrées « Assaut du Capitole » ou « Chaos à Washington », accompagnées de musiques anxiogènes, montrant une foule pénétrant dans le Capitole sous les tirs de gaz lacrymogènes de forces de l’ordre armes à la main.

Moscou s’est longtemps offusqué des critiques américaines de l’état de la démocratie russe sous le président Vladimir Poutine, accusant Washington d’hypocrisie et de condescendance.

En Russie, des figures de premier plan ont pointé du doigt le refus de Donald Trump de reconnaître les résultats de l’élection de novembre, ainsi que les divisions croissantes aux Etats-Unis, comme des signes évidents du déclin du pays.

Le Kremlin a été accusé d’avoir fomenté ces divisions. Washington a pris de multiples sanctions contre la Russie, notamment du fait de piratages informatiques et d’accusations d’ingérence dans la présidentielle de 2016.

Alors que le pays célébrait le Noël orthodoxe, il n’y a pas eu jeudi matin de réaction immédiate du Kremlin ou du ministère des Affaires étrangères, mais de nombreux parlementaires pro-gouvernementaux ont commenté les évènements.

Le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Léonide Sloutsky a déclaré aux agences russes que « les Etats-Unis ne peuvent certainement plus imposer de normes électorales à d’autres pays et prétendre être le ‘phare de la démocratie’ dans le monde ».

« Retour de boomerang »

Il a estimé que « le boomerang des révolutions de couleur est en train de se retourner contre les États-Unis », prophétisant que « tout cela risque de se transformer en crise du système de pouvoir américain ».

La Russie a accusé à plusieurs reprises les États-Unis de soutenir les soulèvements anti-Moscou dans sa zone d’influence, notamment en Ukraine, en Géorgie et plus récemment au Bélarus.

Anton Gorelkine, un député du comité des télécoms de la Chambre basse, a félicité Twitter et Facebook pour la suspension des comptes de Donald Trump.

« Les réseaux sociaux doivent fonctionner selon des règles strictes dans le cadre de la loi. Parce que la liberté absolue d’information devient une arme entre les mains des extrémistes », a-t-il déclaré sur sa chaîne Telegram.

Les pays occidentaux critiquent régulièrement la Russie pour ses mesures visant à renforcer le contrôle des réseaux sociaux.

Washington a notamment accusé Moscou « d’intensifier la répression de sa société civile » lors de l’adoption récente d’une nouvelle loi durcissant les mesures contre les ONG et les médias considérés comme des « agents de l’étranger ».

La Russie accuse les Etats-Unis d’utiliser les manquements démocratiques d’autres pays afin de maintenir sa position dans le monde.

Les relations entre Moscou et Washington se sont considérablement dégradées ces dernières années, avec plusieurs vagues de sanctions américaines contre la Russie, des conflits au sujet des traités de non-prolifération d’armes et des accusations d’attaques informatiques russes d’envergure.

AFP

Un commentaire

  1. Lessons de Démocratie venant de la Putilandia ?
    Comme sont humbles les Putilanders…