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Interrogé sur le viol conjugal, un élu afghan menace la journaliste


La journaliste Isobel Yeung demandait au député Nazir Ahmad Hanafi pourquoi il s'oppose au projet de loi pour l'élimination de la violence contre les femmes. (Capture vidéo Vice)

Un élu afghan a déclenché une avalanche de critiques après avoir menacé de « couper le nez » d’une journaliste qui l’interrogeait sur le viol conjugal, sujet tabou en Afghanistan où les droits des femmes sont toujours bafoués.

La séquence de 30 secondes est devenue virale depuis que le site d’informations Vice l’a mise en ligne samedi.

La journaliste Isobel Yeung demandait au député Nazir Ahmad Hanafi pourquoi il s’oppose au projet de loi pour l’élimination de la violence contre les femmes. Ce texte a été soumis au vote du Parlement en 2009, mais n’a pas été approuvé en raison de la forte opposition de certains députés. « Lorsqu’un mari viole sa femme, s’agit-il d’une forme de violence conjugale ? D’après vous, qui doit être puni ? Le mari ou la femme ? », questionne la journaliste à l’adresse de Nazir Ahmad Hanafi, député de la province de Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, également enseignant en religion islamique dans plusieurs universités et écoles coraniques. « Il existe une forme de viol chez vous et une autre chez nous, en Islam », répond-il en dari, l’une des deux langues parlées en Afghanistan.

Isobel Yeung tente de le relancer, mais le député l’interrompt puis se tourne vers un groupe d’hommes assis à ses côtés et marmonne : « Je devrais peut-être vous donner à un homme afghan qui vous coupera le nez ». La vidéo, largement partagée sur Facebook, a provoqué des réactions outrées notamment en Afghanistan. « M. le député, vous avez bafoué la dignité du peuple afghan. J’espère que vous subirez la colère d’Allah tout-puissant », écrit un internaute. Ou encore cet autre, qui qualifie l’élu d’ « homme dégoûtant ».

Face au tollé, Nazir Ahmad Hanafi a assuré à Radio Free Europe qu’il n’avait jamais tenu ces propos. « Cette vidéo a été trafiquée et fabriquée de toutes pièces », s’est-il dédouané.