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Interpol diffuse un avis de recherche contre Viktor Ianoukovitch, l’ex-président ukrainien


Interpol a diffusé lundi un avis de recherche international à l’encontre de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, par une « notice rouge » consultable lundi sur le site internet de l’organisation de coopération policière basée à Lyon.

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Viktor Ianoukovitch, président de l’Ukraine de 2010 à février 2014, a fui son pays pour la Russie après le bain de sang de Maïdan. Il est accusé en Ukraine de « massacre de civils ». (Photos : AFP)

Viktor Ianoukovitch est recherché pour des malversations financières, « soustraction, détournement ou conversion de biens par des manoeuvres frauduleuses, commis à grande échelle ou en bande organisée », selon la fiche émise par Interpol.

Trois autres « notices rouges » ont été diffusées pour les mêmes motifs à l’égard de l’ancien Premier ministre Mykola Azarov, de l’ancien ministre des Finances Iouri Kolobov et de l’ancien président du groupe Ukrtelecom Gueorgui Dzekon. « Une notice rouge n’est pas un mandat d’arrêt international et Interpol ne peut obliger un de ses états-membres à arrêter un sujet visé par une « notice rouge » », a toutefois précisé Interpole dans un communiqué. Une « notice rouge » vise à informer les 190 états-membres de l’organisation qu’un mandat d’arrêt international a été délivré par une autorité judiciaire et « vise à obtenir la localisation et l’arrestation d’une personne recherchée en vue d’une extradition ou d’une autre action judiciaire similaire ».

Viktor Ianoukovitch, 64 ans, président de l’Ukraine de 2010 à février 2014, a fui son pays pour la Russie après le bain de sang de Maïdan, haut lieu de la contestation contre son régime à Kiev. Il est accusé en Ukraine de « massacre de civils » et fait l’objet d’un mandat d’arrêt. « Ces « notices rouges » ne sont pas liées à une demande faite par l’Ukraine en mars 2014 pour la diffusion d’une « notice rouge » contre Ianoukovitch pour abus de pouvoir et meurtre. Cette requête a été jugée par Interpol non conforme avec les règles de l’organisation et a été rejetée », a souligné Interpol. L’organisation internationale de coopération policière ne fait en revanche pas état de « notices rouges » contre le fils de l’ancien président, Olexandre Ianoukovitch, ni contre l’ancienne vice-Premier ministre Raïssa Bogatyreva, évoquées dans la matinée par le ministre de l’Intérieur ukrainien Arsen Avakov.

Arsen Avakov a accusé Moscou de protéger Viktor Ianoukovitch. « Le procureur général russe ment quand il affirme qu’il n’a jamais reçu de demande de ses homologues ukrainiens pour l’extradition de l’ancien président Viktor Ianoukovitch et d’autres responsables politiques », a-t-il écrit sur son compte Facebook. Les pratiques frauduleuses présumées de l’ancien président ukrainien avaient amené l’Union Européenne (UE) à geler au printemps 2014 ses avoirs, ceux de ses deux fils et de plusieurs anciens ministres, soit 22 personnes au total identifiées comme étant « responsables du détournement de fonds appartenant à l’Etat ukrainien ». L’ancien président et ses fils ont déposé en mai dernier un recours contre ces sanctions devant la justice européenne, faisant valoir que l’UE « ne disposait pas d’une base juridique appropriée ». Alors que ces sanctions doivent être reconduites tous les ans, l’UE pourrait être amenée à en abandonner certaines. Un haut responsable européen a en effet admis le 12 décembre qu' »une discussion est en cours sur plusieurs cas de sanctions individuelles » en raison de problèmes juridiques. Selon le Wall Street Journal, au moins trois personnes pourraient être retirées de la liste et il existerait des doutes sur la légalité des sanctions en visant 13 autres, dont les identités n’ont pas été dévoilées.

AFP