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Inondations en Belgique : soutien financier inédit de l’Etat fédéral à la Wallonie


Les 14 et 15 juillet derniers, des pluies d'une intensité exceptionnelle avaient entraîné de très fortes crues dans les cours d'eau de l'Est de la Belgique (photo AFP)

Trente-huit morts mais aussi 100.000 sinistrés dans plus de 200 communes: la région belge de Wallonie, frappée à la mi-juillet par des inondations d’une ampleur inédite, va bénéficier pour se reconstruire d’un soutien financier de l’Etat fédéral via un prêt d’1,2 milliard d’euros.

Le Premier ministre, le libéral flamand Alexander De Croo, a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse ce prêt exceptionnel sur quinze ans, qui ne sera remboursable progressivement par la région qu’à partir de 2025. « Cela donne une sécurité financière qui était vraiment nécessaire », a-t-il justifié, alors que la Wallonie, francophone, une des trois régions du pays, a estimé à 3 milliards d’euros le coût des reconstructions.

Présentant cette aide fédérale à une région comme « une première », le Premier ministre a rappelé qu’à l’inverse de l’Allemagne, il n’existe pas en Belgique de mécanisme de solidarité financière avec les entités fédérées en cas de catastrophe naturelle de grande ampleur. « C’est le moment d’entamer une discussion: à terme, on a besoin d’un mécanisme permanent », a affirmé Alexander De Croo en annonçant le lancement d’une concertation avec les chefs des exécutifs locaux.

Les 14 et 15 juillet derniers, des pluies d’une intensité exceptionnelle avaient entraîné de très fortes crues dans les cours d’eau de l’Est de la Belgique, en Wallonie, un phénomène imputé par les scientifiques au dérèglement climatique.

Outre les 38 morts, selon le bilan officiel, il y a eu au total environ 100.000 personnes sinistrées, 45.000 bâtiments détruits ou endommagés, tandis que 209 des 262 communes de Wallonie ont été reconnues en situation de « calamité » pour accéder à des financements spéciaux, a rappelé le président la région, l’ex-Premier ministre Elio Di Rupo.

L’exécutif de la Wallonie –une coalition libéralo-écolo-socialiste, comme au niveau national– a salué un geste de solidarité « essentiel » de l’Etat, qui « permet de diversifier les sources de financement et d’éviter un endettement non maîtrisé ». « La solidarité est possible dans notre pays entre les régions, (…) ce malheur peut se produire demain à Gand, à Anvers, à Bruxelles », a relevé Elio Di Rupo.

En Wallonie, le revenu moyen par ménage est inférieur à la moyenne nationale, tout comme le taux d’emploi. C’est l’inverse de la situation observée en Flandre, dans le Nord néerlandophone.

La semaine dernière des voix s’étaient élevées parmi les nationalistes flamands, au pouvoir au nord, contre tout soutien financier aux Wallons qui ne serait pas conditionné par des « réformes fondamentales » dans cette région. Outre le prêt exceptionnel, le soutien de l’Etat se traduit par une série de mesures: TVA réduite pour les travaux du bâtiment, extension des zones franches (offrant des avantages fiscaux aux investisseurs) ou encore chômage temporaire prolongé.

LQ/AFP