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Inondations : 200 morts en Europe, le roi des Belges ému aux larmes


Le roi Philippe et la reine Mathilde se sont recueillis à Verviers, une des communes les plus durement touchées. (photo AFP)

La Belgique et son roi ému aux larmes se sont recueillis mardi en hommage aux victimes des inondations dramatiques des 14 et 15 juillet, dont le bilan humain a atteint les 200 morts, en grande majorité recensés en Allemagne.

« Il s’agit d’une inondation qui dépasse déjà notre imagination quand on en voit les effets », a affirmé Angela Merkel, venue soutenir des sinistrés et des secouristes à Bad Münstereifel (Rhénanie du Nord-Westphalie). La reconstruction sera « un travail de longue haleine (..) Nous ne vous oublierons pas de sitôt », a ajouté la chancelière après avoir arpenté les rues boueuses de cette cité médiévale.

Mardi, les autorités allemandes ont annoncé un nouveau bilan de 169 morts, soit 200 au total en Europe, en comptant les 31 recensés en Belgique d’après des chiffres toujours provisoires. Plusieurs dizaines de personnes sont par ailleurs encore portées disparues dans les deux pays.

En Belgique, où l’est du pays et la région de Liège ont été particulièrement frappés, un deuil national avait été décrété pour la journée de mardi, un hommage inédit depuis les attentats jihadistes de mars 2016 à Bruxelles. Les drapeaux étaient en berne sur les bâtiments officiels et une minute de silence a été respectée dans tout le pays un peu après 12h locales après que les sirènes ont retenti dans de nombreuses casernes de pompiers. L’hommage intervient à la veille de la fête nationale du 21 juillet, dont les célébrations ont été en partie annulées dans tout le pays, y compris à Bruxelles.

Des corps emportés par les flots

À la mi-journée, le roi Philippe et la reine Mathilde se sont recueillis à Verviers, une des communes les plus durement touchées, en présence du Premier ministre Alexander De Croo et de responsables politiques wallons. Le souverain a essuyé une larme pendant cette minute de silence. Son émotion était palpable lorsqu’en compagnie de la reine, ils ont parlé avec une femme enceinte qui a raconté en pleurs avoir vu des corps emportés par les flots. « C’est vraiment l’apocalypse, j’ai 45 ans, je n’ai jamais vu ça », a raconté une autre habitante de la région, venue à Verviers apporter mobilier et jouets d’enfants.

Dans l’arrière-pays de Liège, la vallée de la Vesdre, un affluent de la Meuse sorti de son lit sous l’effet des trombes d’eau et de la saturation d’un barrage, concentre au moins la moitié des victimes belges. Maisons éventrées, voitures empilées, branchages et détritus amoncelés contre des ponts : la décrue et le retour du soleil ont dévoilé « un décor inouï », selon les mots d’Alexander De Croo dans une lettre aux habitants touchés.

« Sursaut d’humanité »

En Belgique, comme en Allemagne, les dirigeants ont promis du soutien et des moyens pendant la longue période de reconstruction. « Il faudra un travail énorme, peut-être dix ans pour un retour à la normale, mais il y a eu tellement de solidarité qu’on est capable de faire des miracles », a assuré Jean-Pierre Minguet, fonctionnaire dans un ministère belge qui a lu un poème lors de la cérémonie de Verviers.

Le roi Philippe a lui évoqué le « sursaut d’humanité » qui permet à la population de tenir.

La Commission européenne est « au côté des populations pour reconstruire leurs vies et leurs maisons », a tweeté la présidente Ursula von der Leyen, après la minute de silence à Bruxelles.

En Allemagne, Angela Merkel est revenue mardi sur la polémique concernant les présumés manquements du système d’alerte. Le service météorologique allemand et l’Office fédéral de la population et de la prévention des catastrophes ont émis des avertissements et ceux-ci ont ensuite été transmis aux districts, a-t-elle expliqué. Ces derniers « font alors ce qu’ils peuvent, mais il n’est bien sûr pas facile d’avoir une idée lorsque, comme le dit la maire (de Bad Münstereifel), vous n’avez pas eu une telle inondation depuis 700 ans », a souligné la chancelière.

LQ/AFP