Accueil | Monde | Indonésie : le séisme a fait 319 morts à Lombok

Indonésie : le séisme a fait 319 morts à Lombok


Une forte réplique a frappé Lombok, en Indonésie, le 9 août, provoquant la panique parmi les évacués qui s'abritaient après qu'un tremblement de terre dévastateur a tué plus de 160 personnes sur l'île de vacances quatre jours plus tôt. (Photo : AFP)

Le bilan du séisme à Lombok, secouée par une violente réplique jeudi, ne cesse de s’alourdir et s’élève désormais à 319 morts sur l’île indonésienne où des zones dévastées restent hors d’accès des secours.

« Les dernières informations font état de 319 morts », a déclaré au cours d’une conférence de presse le ministre de la Sécurité, Wiranto, qui n’a qu’un patronyme comme nombre d’Indonésiens. Le précédent bilan s’élevait à 164 morts. Plus d’un millier d’habitants ont été gravement blessés et quelque 270 000 personnes ont été déplacées, a indiqué dans la soirée un porte-parole de l’Agence nationale de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho.

Depuis le tremblement de terre de magnitude 6,9 dimanche, dont l’épicentre se situait dans le nord de l’île volcanique, la plus violente des 355 répliques a été recensée jeudi, a-t-il ajouté. Cette réplique de magnitude 5,9 a été ressentie jusque sur l’île voisine de Bali, la plus touristique de l’archipel d’Asie du Sud-Est. A Lombok, « des bâtiments ont été endommagés et 24 personnes ont été blessées par la chute de débris », a encore dit Sutopo Purwo Nugroho.

Des habitants évacués après le séisme de dimanche et logés dans des abris de fortune ont couru dans la rue en criant, des motocyclettes stationnées sont tombées par terre et des murs de bâtiments se sont effondrés. « Nous étions bloqués dans le trafic au moment d’apporter de l’aide (aux sinistrés) et subitement c’est comme si notre voiture avait été percutée par l’arrière, c’était fort », a raconté un témoin, Sri Laksmi. « Les gens dans la rue ont commencé à paniquer et sont sortis de leurs voitures, ils ont couru dans différentes directions au milieu de la circulation », a-t-il ajouté.

Un soldat indonésien participant à des opérations de recherche et de sauvetage recherche des victimes du tremblement de terre dans les décombres de Tanjung, sur l'île de Lombok, le 9 août 2018. (Photo : AFP)

Un soldat indonésien participant à des opérations de recherche et de sauvetage recherche des victimes du tremblement de terre dans les décombres de Tanjung, sur l’île de Lombok, le 9 août 2018. (Photo : AFP)

Les secours continuent

Sur le terrain, les équipes de secours éprouvent des difficultés à atteindre certaines zones en raison de routes endommagées par le séisme dans le nord et l’est de Lombok, territoires les plus proches de l’épicentre – loin des zones touristiques. « Nous attendons toujours des retours sur la situation dans certaines des zones les plus affectées dans le nord de l’île, mais il est déjà clair que le séisme de dimanche a été particulièrement destructeur », a déclaré le directeur de l’équipe de la Croix-Rouge à Lombok, Christopher Rassi, dans un communiqué. « Mercredi, je suis allé dans des villages qui étaient complètement détruits », a-t-il ajouté.

Des dizaines de milliers de maisons, entreprises et mosquées ont été frappées par le séisme survenu pendant la prière du soir dans le pays musulman le plus peuplé au monde. Deux mosquées dans le nord de Lombok se sont effondrées. Trois corps ont été retirés des décombres et un survivant a été secouru dans les débris de la mosquée du village de Lading Lading, tandis qu’au moins un corps a été aperçu sous les décombres. Les secouristes avec l’aide d’excavateurs poursuivaient leurs opérations jeudi. Les autorités indonésiennes recueillent des informations auprès des habitants, afin de déterminer le nombres de fidèles qui se trouvaient à l’intérieur des mosquées au moment où elles se sont effondrées, a déclaré l’un porte-parole de l’agence nationale de recherche et de secours, Yusuf Latif.

Dans certaines parties de l’île, d’une superficie de quelque 4 700 km2, des villages ont été presque entièrement détruits. Il y a un cruel besoin de personnel médical et « d’aide à long terme », en particulier des victuailles et médicaments, soulignent les autorités. Certains camps manquent de nourriture pour les personnes qui y sont temporairement hébergées, tandis que d’autres déplacés souffrent de traumatismes psychologiques. La Croix-Rouge indonésienne a indiqué avoir installé dix cliniques ambulantes dans le nord de l’île, partie la plus affectée par le séisme.

Le Quotidien/AFP