La vague de forte chaleur qui sévit en Inde a tué plus de 800 personnes en une semaine et ne montre aucun répit, mettant à rude épreuve la santé des plus pauvres contraints de travailler à l’extérieur.
Les hôpitaux des États du sud, les plus touchés, ont été mobilisés pour prendre en charge les victimes de coups de chaleur et les autorités recommandaient mardi de rester à l’intérieur. Les services météorologiques indiens (IMD) ont émis une « alerte rouge » pour mardi et mercredi dans plusieurs États en raison de températures attendues de plus de 45°C. « Nous ne prévoyons aucun répit dans cette vague extrême de chaleur pour les prochains jours », a dit mardi un porte-parole de l’IMD.
Des centaines de personnes, essentiellement parmi les plus pauvres, meurent chaque été de la chaleur, des dizaines de milliers d’autres souffrant des coupures d’électricité en raison du réseau surchargé. Dans l’Andhra Pradesh (sud), État le plus touché, 551 personnes sont décédées depuis une semaine, la température ayant approché les 47°C lundi.
« Le gouvernement de l’État a mis en place des programmes d’information à la télévision et sur d’autres médias pour recommander aux gens de ne pas sortir sans chapeau et de boire de l’eau », a dit un haut responsable de l’unité de gestion des catastrophes de l’État. « Nous avons aussi demandé aux ONG et agences d’État d’ouvrir des points d’approvisionnement en eau pour que toute la population ait accès à l’eau en ville », a-t-il ajouté.
Les rues d’Hyderabad, capitale de l’État, sont désertes dans la journée. Une vendeuse de rue, se plaint de sentir sa tête marteler en raison de la chaleur. « Un vent chaud souffle depuis trois jours », dit cette femme de 65 ans qui vend des cigarettes à un carrefour très fréquenté.
Les affaires au ralenti
Cette vague de chaleur touche une grande partie du pays, dont la capitale New Delhi où certaines portions de rue fondent. Selon The Hindustan Times, la température maximale à Delhi a atteint un record depuis deux ans lundi à 45,5°C, cinq degrés de plus que la moyenne saisonnière. « On cuit ici, notre sortie tourne au cauchemar », déclare Meena Sheshadri, une touriste de 37 ans arrivée de Pune (ouest), à l’occasion d’une visite de l’India Gate avec ses enfants.
Kailash Ahirwal, ouvrier dans le BTP de 44 ans qui bénéficie d’un jour de congé, « La chaleur est insupportable », souffle Kailash Ahirwal, ouvrier dans le BTP de 44 ans qui bénéficie d’un jour de congé. « J’ai essayé de dormir sous un arbre mais je n’ai pas réussi ».
Les affaires marchent au ralenti, explique pour sa part Hari Om, qui vend à manger dans la rue. « La nourriture se gâte vite, pourtant elle est préparée le matin même. Les affaires vont mal mais il n’y a pas grand chose d’autre à faire », dit-il. « Les gens ne sortent pas et n’ont pas envie de manger. Tout ce qu’ils veulent, c’est de l’eau fraîche ».
Dans l’État du Telangana, qui jouxte l’Andhra Pradesh, 231 personnes sont mortes depuis une semaine, et les températures ont atteint 48°C pendant le week-end. Dans l’Orissa (est), 11 personnes ont été tuées par la vague de chaleur tandis que dans le Bengale occidental (est), 13 personnes y ont succombé. Selon The Hindustan Times, les conditions météo risquent de plonger dans la sécheresse les États les plus touchés par cette vague de chaleur, avant l’arrivée de la mousson. Elle est attendue en fin de mois dans le Kerala (sud) mais prendra plusieurs semaines avant de toucher les plaines arides du nord.
Le Quotidien/AFP