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Incendies en Grèce : la situation s’améliore grâce aux pluies et une baisse des températures


des violents incendies qui ont dévasté quelque 90.000 hectares dans plusieurs parties du pays (Photo AFP)

Les pluies tombées dans la nuit sur les régions de Grèce frappées par des incendies ont contribué « à améliorer la situation » jeudi, selon un maire du Péloponnèse, alors que des centaines de pompiers et habitants luttaient toujours sans répit contre les flammes.

Plus de deux semaines après le début des violents incendies qui ont dévasté quelque 90.000 hectares dans plusieurs parties de la Grèce et provoqué la mort de trois personnes, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déploré une nouvelle fois « une catastrophe écologique immense ». S’exprimant devant la presse jeudi, il a attribué ces incendies au changement climatique et insisté sur le fait qu’il ne s’agissait « pas d’une phénomène grec », citant la Turquie, l’Italie et l’Algérie touchées également par des feux importants.

Quelque 586 incendies, selon le vice-ministre de la Protection civile, ont ravagé en quelques jours plusieurs régions du pays. Plusieurs feux restaient actifs en particulier sur l’île d’Eubée, durement touchée depuis le 3 août, et la péninsule du Péloponnèse.

Fronts actifs

« Les fronts des feux sont toujours actifs » sur l’île d’Eubée et dans trois parties du Péloponnèse: en Arcadie, Messénie et dans le Magne, où « les reprises sont constantes », a indiqué à l’AFP une responsable des services de pompiers. L’inquiétude reprenait également en grande périphérie de la capitale grecque où un incendie s’est déclaré jeudi matin dans des broussailles à Aspropyrgos, une zone industrielle à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Athènes.

Au plus fort des incendies ravageurs provoqués par des températures caniculaires début août, les flammes avaient atteint les portes d’Athènes, chargeant le ciel de la métropole de 4 millions d’habitants de fumées grises. La Grèce, pourtant habituée aux fortes chaleurs l’été, a été frappée par la pire canicule en trois décennies.

Jeudi, c’est aussi du côté de la météo que se tournaient les regards avec une baisse des températures attendue avec grand soulagement dans un pays où le mercure a largement grimpé au dessus des 40° début août, avec des pointes à 45°. A Athènes, la température ne devrait pas dépasser 34° jeudi avec des pluies faibles attendues, selon les services météo. Ces feux ont entraîné l’évacuation de milliers d’habitants, d’immenses destructions et des dommages considérables à l’environnement.

Les experts relient sans équivoque cette vague caniculaire au dérèglement climatique alors qu’un rapport préliminaire de l’ONU, auquel l’AFP a eu accès, qualifie le pourtour méditerranéen de « point chaud du changement climatique ». Le nord de l’Algérie était également la proie de dizaines de feux attisés par une chaleur extrême, avec au moins 69 morts. En Grèce, des pluies sont tombées dans la nuit sur l’île d’Eubée, le Péloponnèse et la Grèce centrale qui ont contribué à « améliorer la situation », a souligné Stathis Koulis, le maire de Gortynie.

Danger de résurgence

Ce village situé dans la région montagneuse et difficile d’accès d’Arcadie dans Péloponnèse est le principal foyer incendiaire de la péninsule. Plus d’une vingtaine de villages alentour ont été évacués et quelque 680 pompiers étaient mobilisés jour et nuit. Mais même avec l’accalmie en cours, le danger de résurgence reste élevé.

Les prévisions du Système européen d’information sur les feux de forêts (EFFIS) suggèrent ainsi que « les feux de forêt persisteront tant qu’il n’y aura pas de pluies significatives », au moins jusqu’au 17 août, a affirmé à l’AFP Thomas Smith, professeur de géographie à la London School of Economics.

Dans le nord de l’Eubée, où des centaines d’habitants avaient été évacués par bateau, 858 pompiers, dont des renforts venus d’Ukraine, de Roumanie ou de Serbie, bataillaient toujours sans relâche contre le brasier. Dans les zones ravagées, les habitants ne pouvaient que constater avec désespoir l’ampleur des dégâts, notamment les éleveurs qui ont perdus leurs bêtes, calcinées par le feu.

« Je suis perdu », soupire l’un d’eux, Kostis Angelou, rencontré par l’AFP sur l’île d’Eubée tandis que les carcasses de ses 372 chèvres gisent sur les versants d’une colline noircie. « On est finis, que voulez-vous qu’on fasse? », enchaîne son père Spyros Angelou, 73 ans.

LQ/AFP