L’Union européenne doit choisir entre les accords de Dublin et ceux de Schengen, devenus incompatibles dans la gestion des flux migratoires, a déclaré mardi le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni.
Les accords de Schengen prévoient la libre circulation des personnes au sein de l’UE tandis que ceux de Dublin obligent les réfugiés à déposer leur demande d’asile dans le premier pays de l’UE où ils mettent le pied.
« L’UE a deux possibilités : subir ou tenter de gérer les flux de migrants. Elle est en mesure de gérer si elle le fait en commun et si elle reconnaît que les règles imaginées il y a un quart de siècle ne sont plus adaptées face aux flux d’aujourd’hui », a déclaré Paolo Gentiloni lors d’un colloque scientifique sur la coopération entre l’Italie et l’Afrique en matière de migrations. « Plus on défend avec acharnement les règles de Dublin, plus il sera difficile de défendre les accords de Schengen. Il faut choisir », a insisté le ministre.
« L’année dernière, 850 000 immigrés sont arrivés en Grèce. En vertu des accords de Dublin, c’est la Grèce qui aurait dû les accueillir. Tout le monde sait que ce n’est pas possible, que cela ne s’est pas passé comme ça et en dépit de tout on continue à soutenir que les règles de Dublin doivent être respectées », a-t-il fait valoir.
« L’Europe doit se rendre compte que c’est un phénomène qui va durer sur le moyen-long terme et que ce défi doit être affronté en commun par les 28 pays », a encore assuré Paolo Gentiloni.