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Huile de palme : le président indonésien veut combattre la politique de l’UE


Pour le président indonésien Joko Widodo la position de l'Union européenne sur la question de l'huile de palme n'est pas tenable. (Photo illustration AFP)

Le président indonésien Joko Widodo s’est engagé à combattre la politique européenne visant à réduire l’usage de l’huile de palme, « matière première stratégique » pour son pays, dans les biocarburants, dans une interview publiée vendredi.

« Je vais combattre une discrimination comme celle-ci, parce que cela concerne 16 millions d’agriculteurs et d’ouvriers dans ce secteur ». « Nous avons déjà parlé à l’Union européenne de ce sujet », a-t-il déclaré à l’agence Bloomberg.

L’Indonésie et la Malaisie, qui produisent quelque 85% de l’huile de palme mondiale, ont vivement protesté contre l’Union européenne après la publication en mars d’un texte réglementaire européen qu’ils estiment discriminatoire.

Le texte a pour effet de classer l’huile de palme dans les biocarburants non durables à cause de son effet sur la déforestation et sur le changement climatique. Les deux grands pays exportateurs craignent de voir leurs débouchés se restreindre après une chute de 15% du cours de cette matière première l’an dernier et ont menacé l’UE de porter l’affaire devant l’Organisation mondiale du commerce.

Une « matière première stratégique » pour les deux pays

« L’huile de palme est une matière première stratégique pour l’Indonésie et depuis le début l’Indonésie dit qu’il faut confronter nos données scientifiques », a souligné Joko Widodo, réfutant l’analyse de l’UE sur l’impact environnemental de l’huile de palme. Jakarta et Kuala Lumpur considèrent l’huile de palme comme stratégique car elle apporte beaucoup de devises et est dominée par de puissants conglomérats.

Les deux pays soulignent aussi que le secteur a permis de sortir de la pauvreté des millions d’agriculteurs. Mais l’huile de palme est montrée du doigt par les défenseurs de l’environnement pour la déforestation qu’elle entraîne, vue comme l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité tropicale, et notamment les orangs-outans.

L’Union européenne souligne de son côté que l’huile de palme contribue fortement au changement climatique par les émissions de gaz à effet de serre induites. Par conséquent, elle juge que le biocarburant à base d’huile de palme ne peut pas être pris en compte pour les objectifs que s’est fixée l’Europe en terme d’utilisation des énergies renouvelables.

LQ/AFP