Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a été vacciné contre le Covid-19 avec le vaccin du laboratoire chinois Sinopharm, que la Hongrie est devenue cette semaine le premier pays de l’Union européenne à utiliser.
« Je suis vacciné », a indiqué un message publié dimanche sur la page Facebook officielle de Viktor Orban, accompagné de photos et d’une vidéo le montrant en train de faire injecter une dose de vaccin par un soignant tenant une boîte Sinopharm.
La Hongrie a commencé mercredi à utiliser le vaccin Sinopharm, après s’être déjà démarquée en recourant au vaccin russe Spoutnik V sans attendre le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (EMA), malgré les réticences des habitants.
Viktor Orban, qui critique le processus de validation et d’achat des vaccins par l’UE, qu’il juge trop lent, a appelé les citoyens hongrois à vaincre leurs réserves contre le vaccin chinois, dont les médias proches du gouvernement vantent les mérites. Le président hongrois Janos Ader s’est également fait administrer le vaccin Sinopharm vendredi.
Les 550.000 premières doses de ce vaccin sont arrivées de Chine mi-février, accueillies en fanfare par les médias publics. Un million d’autres sont attendues en mars et avril, puis 3,5 millions en mai, selon les détails fournis par le gouvernement.
Confinement partiel jusqu’au 15 mars
A ce jour, près d’un demi-million de Hongrois ont reçu au moins une dose, principalement de Pfizer, mais l’arrivée des lots chinois devrait permettre de rapidement monter en puissance.
Dans les enquêtes sur les préférences parmi les cinq vaccins actuellement utilisés en Hongrie, Sinopharm se classe dernier derrière trois vaccins développés en Occident et validés par l’Agence européenne des médicaments – Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca – ainsi que Spoutnik V.
Viktor Orban insiste sur l’urgence de la vaccination, alors que le nombre de contaminations quotidiennes grimpe fortement et qu’une extension jusqu’au 15 mars du confinement partiel en place depuis novembre a été annoncée cette semaine. « Sans les vaccins chinois et russe, nous aurions de gros problèmes », a-t-il estimé vendredi.
Confronté à un manque d’informations sur le vaccin Sinopharm, l’Ordre des médecins hongrois (MOK) avait estimé début février « ne pas pouvoir, en toute conscience, recommander l’usage de ce produit à ses membres ». Mais les autorités médicales du pays ont ignoré ses craintes et donné leur approbation finale la semaine dernière.
AFP