Le parti au pouvoir en Hongrie, le Fidesz, veut demander au Parlement d’autoriser le déploiement de l’armée à la frontière avec la Serbie afin d’aider à contenir le flot de migrants, a annoncé mercredi un de ses responsables.
Le gouvernement veut « avoir la possibilité de recourir à l’armée pour des tâches liées à la défense de la frontière et aux migrations », a déclaré Szilard Nemeth, vice-président de la Commission parlementaire à la Sécurité nationale, membre du Fidesz, le parti du président Viktor Orban. « Les migrants illégaux deviennent de plus en plus agressifs, nous ne pouvons pas tolérer ce qui s’est passé à Roszke, nous ne pouvons pas accepter cette agression », a affirmé M. Nemeth lors d’une conférence de presse.
La police hongroise va envoyer plus de 2.100 hommes, des « chasseurs de la frontière » selon la terminologie officielle, en renfort à la frontière serbe pour contrôler le flux de migrants, a annoncé le chef de la police hongroise. « La protection à la frontière va être renforcée avec 2 106 policiers supplémentaires à partir du 5 septembre », a déclaré Karoly Papp. Ces effectifs supplémentaires effectueront des patrouilles le long de la frontière et renforceront les plus de 1000 policiers qui travaillent régulièrement sur cette zone pour intercepter les migrants illégaux, a ajouté Karoly Papp.
Le parlement hongrois doit se réunir la semaine prochaine en session extraordinaire pour durcir les sanctions contre les migrants, en criminalisant le franchissement illégal de la frontière et les actes de vandalisme contre la nouvelle clôture, que la Hongrie finit d’ériger le long de sa frontière avec la Serbie.
Un vote sur le recours à l’armée le 3 ou le 4 septembre
Le vote sur la proposition de recours à l’armée pourrait intervenir dès le 3 ou le 4 septembre, après l’examen du texte par une commission parlementaire. M. Nemeth, dont le parti Fidezs dispose d’une nette majorité au parlement, n’a pas précisé comment les troupes seraient déployées ou quel serait leur rôle exact.
La Hongrie, membre de l’UE, est confrontée à un afflux sans précédent de migrants avec plus de 100.000 arrivées depuis le début de l’année, soit plus du double du total de l’année 2014. Les arrivées se sont intensifiées alors que la construction de la clôture métallique le long de la frontière avec la Serbie doit s’achever le 31 août.
AFP / S.A.
La police hongroise tire des gaz lacrymogènes contre un centre de migrants
Mercredi, la police hongroise a fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher des migrants de quitter le principal centre de traitement de migrants à Roszke, près de la frontière serbe, alors qu’ils refusaient de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales. La situation était revenue au calme en fin de matinée. Plus de 2 000 migrants ont traversé lundi la frontière serbe et sont entrés en Hongrie, pays membre de l’UE et frontière extérieure de l’espace Schengen. Ils font partie d’une vague de 7 000 personnes parties de Grèce.