Hillary Clinton s’est excusée mardi pour avoir utilisé une boîte mail privée lorsque elle était secrétaire d’Etat, estimant qu’il s’agissait d’une « erreur », ce sujet étant pour ses adversaires un angle d’attaque récurrent contre la candidate à l’investiture démocrate pour la Maison Blanche.
L’ancienne Première dame, dont la cote de popularité s’est érodée ces dernières semaines, avait jusqu’alors affirmé que l’utilisation d’une messagerie privée, à la place du compte gouvernemental, était plus pratique pour elle. Face à la controverse, elle avait dit qu’elle ne reprendrait plus la même décision aujourd’hui et qu’elle était désolée de la confusion créée chez les Américains, mais elle n’avait pas présenté ses excuses directes sur le fond de l’affaire.
Dans une interview diffusée mardi soir sur la chaîne ABC, elle a pris la pleine responsabilité de cette décision, affirmant qu’elle regrettait. « C’était une erreur. Je suis désolée, j’en prends la responsabilité », a-t-elle déclaré.
Mme Clinton s’est servie exclusivement d’un système de messagerie privé, installé par ses propres soins, lorsque elle était secrétaire d’Etat, entre 2009 et 2013. « Quand je regarde ça aujourd’hui, même si ce que j’ai fait était autorisé, j’aurais dû utiliser deux comptes, un pour mes emails personnels, un pour les messages de travail », a-t-elle ajouté.
Mme Clinton a maintenu que lorsqu’elle occupait son poste de secrétaire d’Etat elle n’a « reçu ou envoyé aucune information qui était à l’époque classifiée », et que tous ses interlocuteurs, « y compris la Maison Blanche », savaient qu’elle utilisait un compte personnel. « Bien sûr que j’aimerais avoir fait un choix différent à l’époque », avait-elle dit la semaine passée, affirmant être « désolée » que cette controverse puisse être « déroutante » pour le public.
L’affaire de ses emails n’en finit plus de peser sur la campagne de la candidate démocrate, sa cote de popularité ayant chuté à 41% selon un sondage Gallup de vendredi dernier, son score le plus bas depuis 1992. En outre, le sujet n’est pas près de se tarir, le département d’Etat rendant public au coup par coup les 30.000 emails officiels que Mme Clinton a restitués fin 2014.
Le FBI et le département d’Etat ont lancé des enquêtes, et sur les 4 000 messages publiés par l’administration fin août, environ 150 ont été rétroactivement classifiés en raison de contenus sensibles pour la sécurité nationale.
Les républicains dénoncent un comportement condamnable sinon pénalement, au moins moralement, et insinuent que les Clinton se sont toujours crus au-dessus des lois, en rappelant les vieilles affaires qui collent à la peau du couple: Whitewater, Monica Lewinsky, Benghazi…
AFP / S.A.