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Heurts au G20 de Hambourg : un anti-Bure visé par un mandat d’arrêt européen


Le militant antinucléaire est soupçonné par la justice allemande d'avoir participé à des heurts avec la police, en marge du sommet du G20 en juillet 2017. (photo archives AFP)

La chambre de l’instruction de Nancy a ordonné mercredi l’exécution d’un mandat d’arrêt européen émis par le parquet de Hambourg à l’encontre d’un opposant au projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, a-t-on appris de sources judiciaires.

A l’issue de l’audience, le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, « est retourné au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville et doit être remis aux autorités allemandes dans les dix jours », a expliqué son conseil, Me Julie Sammary.

L’avocate a contesté la validité du mandat d’arrêt européen, qu’elle juge « totalement irrégulier dans la mesure où nous n’avons pas l’original, mais une traduction et qu’il n’est pas signé par son auteur », a-t-elle indiqué. « Nous réfléchissons à exercer un recours » devant la Cour de cassation, a-t-elle ajouté. Le parquet général de la cour d’appel de Nancy a confirmé l’exécution du mandat d’arrêt européen ordonnée par la chambre de l’instruction. Le militant antinucléaire est soupçonné par la justice allemande d’avoir participé à des heurts, en marge du sommet du G20 en juillet 2017 dans la métropole du nord de l’Allemagne.

« Je choisis la cavale »

Près de 500 policiers, parmi les 20 000 déployés, avaient été blessés lors des affrontements et 186 personnes avaient été arrêtées. « Cette affaire sur le G20 serait mon sixième procès », avait-il écrit en juin sur un site internet des opposants au projet Cigéo, qui vise à enfouir à 500 m sous terre les déchets les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français.

Selon lui, les faits de « complicité et aussi bande organisée pour dégradation, incendie de bâtiment, port d’arme de catégorie A et violence sur agent » lui seraient reprochés par la justice allemande. « Je choisis la cavale », avait-il ajouté. Il avait été interpellé vendredi dernier à Laxou, ville de l’agglomération nancéienne, où il avait été repéré par la cellule d’enquête Bure 55, regroupant la section de recherches de Nancy et la brigade de recherches meusienne de Commercy.

Les débats se sont déroulés dans une ambiance tendue : de nombreux anti-nucléaires étaient présents dans la salle d’audience et un important dispositif policier avait été déployé à l’intérieur et à l’extérieur de la cour d’appel.

LQ/AFP