Toujours marqués et meurtris par l’ouragan Katrina qui a détruit leur ville en 2005, les habitants de La Nouvelle-Orléans ont fait preuve de solidarité avec ceux de Houston, noyée sous les eaux après le passage de la tempête Harvey.
« C’est beau, nous avons été comblés », explique le père Tim Hedrick, alors que ses paroissiens roulaient vers l’église Sainte-Catherine de Sienne de La Nouvelle Orléans, les voitures remplies de provisions et de produits de première nécessité. Tim Hedrick, le vicaire de l’église, et son armée de volontaires déchargent de leurs véhicules paquets de pâtes, bouteilles d’eau, paquets de gâteaux, chaussures, couvertures, et même deux chaises pliantes.
Toutes ces provisions seront entassées dans un semi-remorque, direction le Texas voisin, où des millions de personnes ont été touchées par Harvey, la plus grosse tempête à avoir frappé le sud du pays depuis Katrina en 2005. « Je veux juste rendre un peu de ce qu’on m’a donné, après tout ce que j’ai subi », explique Amy Runco, une des volontaires. Après Katrina, cette femme de maintenant 26 ans a dû vivre avec sa famille dans une caravane pendant deux ans. Amy était seulement venue à l’église pour faire don de couches et nourriture pour enfants, mais, en se rappelant d’à quel point les Texans avaient été généreux avec elle après Katrina, elle a décidé de rester pour prêter main forte. « Voir ce qu’ils traversent a ravivé de mauvais souvenirs. C’est dur », lâche-t-elle, la voix étouffée par l’émotion. « On a l’impression que c’est Katrina qui recommence ».
Rendre la pareille
« Ça me fend le cœur. On pleure pour ces personnes », témoigne Debra Werner en déposant des paquets de riz et des boites haricots devant une banque alimentaire. Cette serveuse de 65 ans a elle-même été obligée d’évacuer sa maison de La Nouvelle-Orléans quand une digue voisine a cédé.
Harvey n’a pas épargné la Louisiane, même si peu d’inondations sont à signaler dans la capitale américaine du jazz, malgré les fortes pluies. « Ils ont tout fait pour La Nouvelle Orléans », rappelle Brent McCrossen, en parlant des habitants de Houston. Ce directeur général d’entreprise a donc décidé de rendre la pareille aux Texans : il est à la tête d’un groupe de 45 patrons qui s’activent pour aider Houston.
« Si on restait les bras croisés à simplement garder les habitants de Houston dans nos pensées et nos prières, cela ne serait pas une réponse moralement adaptée », argue-t-il. Lui et ses amis ont donc installé plusieurs banques alimentaires dans La Nouvelle Orléans. « On se sent liés aux gens qui sont là-bas », estime pour sa part Henry Cambre, ancien officier des garde-côtes à la retraite.
Le Quotidien/AFP