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Guerre en Ukraine : l’UE va financer la livraison d’armes à l’Ukraine


(Photo : AFP)

L’offensive russe sur l’Ukraine, qui résiste avec acharnement, se poursuit lundi au lendemain de la menace nucléaire brandie par Vladimir Poutine, à laquelle les Européens ont répliqué en promettant de fournir des armes à Kiev.

Bruxelles a annoncé débloquer 450 millions d’euros pour financer des livraisons d’armes à l’Ukraine, bannir les médias d’État russes RT et Sputnik et fermer son espace aérien à tous les avions russes, une mesure également prise par le Canada.

« Pour la première fois, l’UE va financer l’achat et la livraison d’armements et d’autres équipements à un pays victime d’une guerre. C’est un tournant historique », a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Evolution considérable et source potentielle d’escalade avec Moscou qui a menacé tout pays venant en aide à l’Ukraine, l’UE a annoncé dimanche soir avoir l’intention de fournir des avions de combat aux forces ukrainiennes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué la formation d’une « coalition anti-guerre » internationale pour soutenir l’Ukraine et appelé les étrangers à venir se battre « contre les criminels de guerre russes » dans une « Légion internationale » en formation.

Sur le terrain, l’armée ukrainienne a affirmé lundi matin que les forces russes avaient tenté « à plusieurs reprises » de prendre d’assaut les abords de Kiev dans la nuit, mais que toutes les attaques ont été repoussées. « La situation dans la capitale de notre patrie est sous contrôle », a assuré l’armée sur Facebook.

La ville, sous couvre-feu jusqu’à ce lundi 8h, a également été visée dans la nuit par trois tirs de missiles russes, dont un a été détruit, a précisé Oleksiï Arestovitch, conseiller du président ukrainien.

La ville de Berdiansk (sud, 110 000 habitants), est en revanche désormais « occupée par notre ennemi », a déclaré M. Arestovitch dans une vidéo publiée sur Telegram dans la nuit de dimanche à lundi.

Selon des médias ukrainiens, de fortes explosions se sont produites dans la nuit à Kharkiv (nord-est), deuxième ville du pays, dont les forces ukrainiennes ont déclaré avoir repris le contrôle dimanche après l’entrée de blindés russes dans la nuit.

De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir encerclé la ville de Kherson (sud, 290.000 habitants).

L’armée russe a pour la première fois dimanche reconnu des pertes humaines, sans les chiffrer.

L’Ukraine « ne capitulera pas » –

La présidence de l’Ukraine a indiqué avoir accepté des pourparlers avec la Russie à la frontière avec le Bélarus, près de Tchernobyl. La Russie avait indiqué qu’ils auraient lieu dès ce dimanche.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a cependant averti que son pays ne « capitulera pas ». « Je ne crois pas trop à un résultat », mais « il faut qu’on essaie », a déclaré Volodymyr Zelensky.

Le flot de réfugiés fuyant l’Ukraine continue de grossir, alors que Kiev accuse la Russie devant la Cour internationale de justice de planifier un génocide en Ukraine.

Depuis jeudi, quelque 368 000 réfugiés ont fui vers les pays voisins et leur nombre « continue à augmenter », a annoncé le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. L’UE a dit s’attendre à plus de 7 millions de personnes déplacées.

Au passage frontalier de Medyka, en Pologne, Katarzyna Jasinska, 25 ans, tend une veste chaude pour enfant à un Ukrainien. « Il y en a qui sont venus sans rien du tout ou juste avec un sac à main. En fuyant, ils n’ont pas eu le temps d’emmener quoi que ce soit avec eux. Certains sont blessés. Ils ont simplement besoin de tout », dit cette technicienne vétérinaire, émue aux larmes.

La France portera lundi devant le Conseil de sécurité de l’Onu une résolution sur l’aide humanitaire à l’Ukraine.

La Maison-Blanche a annoncé de son côté que le président Joe Biden s’entretiendrait lundi au téléphone avec ses alliés, sans préciser leur identité, à 17h15, pour « coordonner » une « réponse unie » face aux « développements » de l’attaque russe.

Les Occidentaux ont déjà décidé de lourdes sanctions financières contre Moscou, et de premiers effets sont apparus lundi : la Banque centrale européenne a constaté la « faillite ou faillite probable » de la filiale européenne de la banque russe Sberbank, parmi les plus grandes du pays, et le rouble a chuté de près de 30%. Par ailleurs, le prix du baril de pétrole brut WTI a bondi de plus de 5%.

Lundi, les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations unies se réunissent en « session extraordinaire d’urgence » pour se prononcer sur le conflit, qui a tué depuis jeudi, selon Kiev, quelque 200 civils et des dizaines de militaires.