« Il est possible que le pire soit devant nous » dans la guerre menée par la Russie en Ukraine, s’est inquiété jeudi le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian, alors que l’armée russe a encerclé plusieurs villes ukrainiennes qu’elle pilonne.
« On peut craindre une logique de siège », à laquelle « les Russes sont habitués », a mis en garde le chef de la diplomatie française à la télévision publique France 2. « Rappelez-vous Alep, Grozny », a-t-il lancé, en référence à ces deux villes en Syrie et en Tchétchénie anéanties par les bombes russes ces dernières décennies.
« La guerre fait des centaines de morts, aussi du côté russe », a commenté Jean-Yves Le Drian, alors que son homologue américain, Antony Blinken, qualifiait déjà mercredi d' »ahurissant » le bilan humain de l’invasion russe, dans laquelle les cibles détruites « ne sont pas des cibles militaires ».
Le président russe, Vladimir Poutine, veut « la négation de l’Ukraine et la négation à ses portes d’un pays démocratique », a affirmé le ministre des Affaires étrangères français.
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? Invité sur France 2, le MAE Jean-Yves Le Drian a indiqué qu’il était «possible que le pire soit devant nous» et que «nous étions rentrés dans une logique de siège». Selon lui, «le désastre continue et l’agression ignoble de la Russie se poursuit». pic.twitter.com/2w2UUKVDZW
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) March 3, 2022
«L’histoire du Donbass ? Un alibi»
« C’est ça la logique. L’histoire du Donbass et des deux républiques de Donetsk et de Lougansk dont on parlait il y a encore quelques jours, c’était un alibi, c’était un prétexte, a-t-il expliqué. La volonté de Poutine, c’est d’éviter qu’il y ait à ses portes des modèles démocratiques qui peuvent éventuellement influer sur l’évolution de la Russie. »
Le chef de la diplomatie française a encore appelé à un cessez-le-feu russe, préalable à toute négociation, alors qu’un deuxième round de discussions entre Russie et Ukraine doit se tenir jeudi au Bélarus, à la frontière de ce pays avec la Pologne.
« Ils appellent ça des pourparlers. Ce ne sont pas des négociations. On ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe. Donc il faut impérativement imposer un cessez-le-feu », a-t-il insisté.