Les députés russes ont adopté vendredi un texte qui prévoit de lourdes peines de prison et des amendes pour toute personne publiant des « informations mensongères » sur l’armée, en pleine invasion de l’Ukraine par les forces de Moscou.
Cet amendement, adopté en troisième lecture par la chambre basse du Parlement (Douma), prévoit diverses peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison si des « informations mensongères » entraînent des « conséquences sérieuses » pour les forces armées.
Un amendement séparé, lui aussi adopté vendredi, prévoit par ailleurs des sanctions pour les « appels à imposer des sanctions à la Russie », pays confronté à de dures mesures de rétorsion occidentales pour son invasion de l’Ukraine.
Ces textes s’appliquent à la population en général, et non aux seuls professionnels de l’information.
Ces textes visent à renforcer l’arsenal répressif des autorités qui renforcent leur contrôle de l’information en pleine offensive sur l’Ukraine.
Accès à 4 médias restreint
Vendredi, le régulateur des médias a ainsi annoncé avoir restreint l’accès à quatre médias indépendants, dont l’édition russophone de la BBC, à la demande du parquet.
Concernant l’invasion de l’Ukraine, les autorités russes ont interdit aux médias d’utiliser des informations autres que les déclarations officielles sur ce sujet. Elles ont aussi banni l’utilisation de mots comme « guerre » et « invasion ».
Le Kremlin et les médias grand public, qui sont pour la plupart sous contrôle, présentent l’invasion de l’Ukraine comme une « opération spéciale » d’ampleur limitée visant à « protéger » les populations russophones d’Ukraine d’un « génocide ».
L’offensive russe en Ukraine, qui a fait de nombreux civils tués, a suscité un tollé international et une pluie de sanctions occidentales contre Moscou.