Des « centaines de milliers » de canards vont encore être abattus dans le sud-ouest de la France, a annoncé vendredi le ministre de l’Agriculture, évoquant une « course contre la montre » contre un virus « hautement pathogène » de grippe aviaire.
Depuis décembre, « ce sont quasiment 400 000 canards qui ont été abattus dans le département des Landes… ça va être encore des centaines de milliers, c’est une certitude », a déclaré Julien Denormandie quelques heures avant une visite auprès des éleveurs touchés, dans ce département qui est le premier producteur de palmipèdes gras.
Le ministre a reconnu « ne pas pouvoir dire » combien il restera de canards, sur les quelque 5 millions actuellement en cours d’élevage dans le département. « Mon objectif c’est qu’il en reste le plus possible (…) L’objectif, c’est de faire un dépeuplement massif pour contenir l’épidémie ».
« Malheureusement pas encore assez »
Plusieurs centaines de milliers canards abattus, c’est déjà « colossal, mais malheureusement ce n’est pas encore assez », a estimé Julien Denormandie. « Force est de constater qu’on n’est pas allé assez vite », a-t-il reconnu, justifiant les mesures comme l’extension de l’abattage préventif pour créer un vide sanitaire de 5 km autour des foyers d’infection, ainsi que des « zones tampons » ou est interdite toute entrée ou sortie de volailles. Mais « abattre un élevage de canards, ça ne se fait pas en un claquement de doigts », a souligné le ministre, évoquant les lourds protocoles sanitaires.
Sur le plan des indemnisations des éleveurs, il a assuré que les premiers acomptes seraient versés dès la semaine prochaine.
La souche H5N8 de l’influenza aviaire, qui sévit aussi ailleurs en Europe, a été repérée pour la première fois dans un élevage en France début décembre, déclenchant notamment un embargo de la Chine à l’égard des volailles françaises.
LQ/AFP