Une grève des fonctionnaires portugais perturbait essentiellement les hôpitaux vendredi matin, à l’appel de trois syndicats réclamant le retour immédiat aux 35 heures dans le secteur public. Une mesure déjà approuvée au parlement mais que le gouvernement socialiste a programmée pour juillet.
« Si le rétablissement des 35 heures reste sur le papier sans jamais être appliqué, cela signifie que les efforts demandés ces quatre dernières années aux fonctionnaires ne valent rien ! », a tempêté Ana Avoila, présidente de la Fédération nationale de la fonction publique. « Nous demandons l’application de la mesure le plus rapidement possible », a poursuivi la responsable du principal syndicat des fonctionnaires, proche du Parti communiste, dénonçant « le délai de juillet fixé par le gouvernement, auquel s’ajoutent 90 jours supplémentaires » pour l’entrée en vigueur de la mesure.
Le temps de travail hebdomadaire des fonctionnaires avait été porté en 2013 à 40 heures par le précédent exécutif de droite pour l’aligner sur le secteur privé. Cette mesure s’inscrivait dans le cadre d’une vaste cure de rigueur instaurée en échange d’un plan d’aide international de 78 milliards d’euros octroyé au Portugal en mai 2011.
Vendredi matin, le mouvement se faisait essentiellement sentir dans les hôpitaux, où le syndicat des infirmiers avançait le chiffre de 77% de grévistes, dénonçant « la dégradation des conditions de travail et le nombre d’heures supplémentaires non payées ». Le syndicats des travailleurs civils des forces armées est la troisième formation à avoir appelé à la grève. Autre grand syndicat de fonctionnaires, la Fédération syndicale de l’administration publique, proche du Parti socialiste, avait quand à elle renoncé à se joindre au mouvement.
Le Parlement portugais, dominé par une majorité de gauche, avait approuvé en première lecture le 15 janvier le retour aux 35 heures pour les fonctionnaires, sans toutefois se mettre d’accord sur la date de son entrée en vigueur.
AFP