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Grève dans le textile au Bangladesh : des centaines d’ouvriers licenciés


De nombreux employés venus reprendre le travail mercredi ont appris qu'ils étaient congédiés. (illustration AFP)

Les ateliers textiles du Bangladesh, qui produisent des vêtements pour nombre de marques occidentales, ont licencié des centaines d’ouvriers à la suite de grèves et heurts pour réclamer de meilleurs salaires, ont indiqué mercredi la police et les syndicats.

Le Bangladesh est le deuxième exportateur mondial de vêtements après la Chine et ambitionne de développer encore ce secteur pour en faire une industrie pesant 50 milliards de dollars par an d’ici 2023, contre environ 30 milliards actuellement. Quelque 4 500 usines emploient quatre millions de travailleurs. Après plus d’une semaine de débrayage et de manifestations, qui ont interrompu de multiples lignes de production, le mouvement social a pris fin cette semaine après un accord sur des augmentations de salaires intermédiaires.

Mais de nombreux employés venus reprendre le travail mercredi ont appris qu’ils étaient congédiés. Au moins 750 ouvriers de plusieurs sociétés du centre textile d’Ashulia, une banlieue industrielle de la capitale Dacca, ont découvert leur nom et leur photo sur des listes de personnes renvoyées qui avaient été placardées devant les locaux de leur employeur, a indiqué un haut responsable syndical.

Intimidations et menaces

« C’est injuste. Les propriétaires font cela pour créer un climat de peur pour que personne n’ose manifester ou demander des salaires justes », a déclaré cette source qui a souhaité conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité. « La police m’a dit de ne pas créer de problème. Sinon on me fera disparaître », a-t-il ajouté.

La police et un haut responsable d’usine ont eux annoncé un chiffre inférieur, d’environ 400 personnes congédiées, arguant d’actes de vandalisme durant la grève pour leur renvoi. Plus de la moitié des licenciements sont concentrés dans une usine d’Ashulia appelée Metro Knitting and Dyeing. D’après son responsable Atiqul Islam, la société a signalé près de 300 employés à la police pour des faits de destruction de caméras de surveillance et d’ordinateurs. « Quelque 10 000 vêtements destinés à l’exportation ont aussi disparu », a-t-il déclaré. En l’état, douze personnes ont été arrêtées pour vandalisme, selon la police locale.

L’économie du Bangladesh, pays de 165 millions d’habitants, repose largement sur l’industrie textile. Des légions de petites mains à bas coûts fabriquent à tour de bras des vêtements pour des distributeurs occidentaux comme H&M, Primark, Walmart, Tesco, Carrefour et Aldi. Les exportations du secteur textile représentent 80% des exportations totales du pays.

LQ/AFP