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Grèce : une femme bientôt présidente de la République, une première


"Un honneur pour moi, pour la Justice et pour la Grecque d'aujourd'hui", s'est félicitée Ekaterini Sakellaropoulou. (©ANA-MPA news)

Une femme devrait devenir bientôt présidente de la République en Grèce, une première dans l’histoire de ce pays qui n’a connu que des hommes présidents.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a proposé mercredi pour ce poste essentiellement honorifique le nom de l’actuelle présidente du Conseil d’État, Ekaterini Sakellaropoulou, 63 ans. Son élection par les députés ne devrait être qu’une formalité, le parti conservateur au pouvoir disposant de 158 députés sur les 300 membres du parlement. La date de l’élection, pour un mandat de 5 ans renouvelable, n’a pas été annoncée mais elle doit intervenir avant le 13 février, un mois avant l’expiration du mandat de l’actuel président de la République, Prokopis Pavlopoulos, 69 ans.

Le chef de l’État grec n’a que des fonctions honorifiques mais son rôle est « hautement symbolique » car incarnant « l’unité », a souligné Kyriakos Mitsotakis lors d’un message télévisé à la nation. « Le moment est venu pour que la Grèce s’ouvre sur l’avenir », a-t-il affirmé, soulignant que ce choix rompt avec la tradition et s’inscrit hors des partis politiques. Le choix d’Ekaterini Sakellaropoulou « incarne l’unité et le progrès », a-t-il expliqué. Il a insisté sur le fait que la magistrate ne provient pas des rangs de son parti de droite, la Nouvelle-Démocratie.

Spécialités : justice et environnement

Nommée par le précédent gouvernement de gauche à la tête du Conseil d’État il y a un an, Ekaterini Sakellaropoulou était également la première femme à la tête de cette juridiction. Pour être élue dès le premier tour, elle devra réunir le vote de 200 des 300 députés dans une Vouli (parlement) composée notamment de 158 élus du parti du Premier ministre Nouvelle-Démocratie, et de 86 élus de Syriza, le parti de gauche de l’ancien Premier ministre Alexis Tsipras. Ces votes lui semblent acquis aux 1er ou 2e tour. En cas de 3e tour très improbable, seuls 151 voix sont nécessaires.

Cette proposition est « un honneur pour moi, pour la Justice et pour la Grecque d’aujourd’hui », s’est félicitée Ekaterini Sakellaropoulou dans une déclaration à l’agence de presse grecque, Ana. Elle a remercié le Premier ministre et s’est dite prête « à se consacrer avec toutes ses forces à ce haut devoir ». Née à Thessalonique, deuxième ville grecque dans le nord de la Grèce, Ekaterini Sakellaropoulou a fait ses études à l’université de droit d’Athènes et à l’université de Paris II en France. Dans les années 80, elle est entrée au Conseil d’État où elle a poursuivi sa carrière avant d’être nommée vice-présidente de cette juridiction en 2015 puis présidente en octobre 2018. Elle s’est surtout distinguée dans les affaires de protection de l’environnement, a souligné Kyriakos Mitsotakis.

LQ/AFP