Une nouvelle structure permanente et « fermée » sera construite d’ici l’été 2021 sur l’île de Lesbos pour remplacer le camp de Moria qui a brûlé en septembre, a annoncé ce lundi le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi.
Des entreprises de BTP ont également été contactées pour la construction de nouveaux camps sur les autres îles égéennes de Samos, Kos et Leros, a ajouté le ministre lors d’un point presse. « Nous avançons vers un programme ambitieux financé par l’Union européenne pour des camps fermés (…) Des structures dont l’entrée sera contrôlée » et dotées d' »une double clôture », a-t-il déclaré. « Notre objectif est d’avoir une structure permanente opérationnelle à l’été 2021 » à Lesbos, a-t-il précisé, soulignant que le futur camp serait équipé d’un système de protection contre les incendies et procurerait des conditions de vie « décentes » à ses occupants.
À Lesbos, un campement provisoire a été érigé à la hâte après la destruction par le feu, le 9 septembre, du tentaculaire et insalubre camp de Moria, le plus grand d’Europe. Jeudi, une averse soudaine a inondé 80 tentes du camp provisoire, qui ont dû être remplacées. D’après Notis Mitarachi, ce site accueille 7 400 personnes mais la population pourrait être réduite à moins de 5 000 d’ici l’été.
« Nous prenons des mesures pour aménager le camp pour l’hiver », a-t-il indiqué en précisant que des conteneurs seraient acheminés dans la structure provisoire. De nombreux réfugiés se sont plaints du nouveau camp, construit sur un ancien site de tir militaire, qui n’a ni lits appropriés ni électricité ni encore eau courante.
Quelque 7 500 migrants sont partis de Grèce depuis le début de l’année, et 3 200 sont inscrits dans des programmes de retour volontaire, d’après le ministre. Pour décourager davantage les candidats à l’asile, la Grèce a décidé de réduire les allocations et aides au logement. Tous les hôtels qui accueillent des réfugiés vont aussi cesser cette activité d’ici la fin de l’année. À Lesbos, un camp municipal et le centre Pikpa dédié à l’accueil des demandeurs d’asile les plus vulnérables sont menacés de fermeture, malgré l’opposition de groupes de défense des droits de l’homme.
AFP/LQ