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Grèce : pour la presse, la proposition d’Athènes laisse entrevoir «le bout du tunnel»


Le Premier ministre grec Alexis Tsipras (D) et le ministre des Finance Euclid Tsakalotos (G) le 10 juillet 2015 au Parlement à Athènes (Photo : AFP)

La nouvelle proposition soumise par le gouvernement grec à ses créanciers offre la possibilité de revenir «à la raison» et laisse entrevoir «le bout du tunnel» estime samedi la presse, jugeant toutefois que «tout n’est pas encore réglé».

«Ouf ! Cette fois, la bombe grecque semble bel et bien désamorcée», estime Gaëtan de Capèle dans Le Figaro. «Après l’extraordinaire tension de ces derniers temps, l’Europe tout entière va enfin pouvoir respirer», poursuit-il. Mais «l’histoire n’est cependant pas terminée», Alexis Tsipras doit maintenant «tenir ses engagements».

Jérôme Fenoglio du Monde, note pour sa part que «les dernières propositions formulées par le gouvernement grec offrent cette possibilité de revenir à la raison, à la discussion, de sortir des postures, des malentendus et des manichéismes».

Pour Laurent Joffrin, dans Libération, le «nécéssaire compromis est en voie de s’imposer, qui maintient la Grèce en Europe et lui procure de quoi honorer ses échéances». Il ajoute: «s’il parvient à bon port, on pourra tout dire d’Aléxis Tsípras, sauf une chose: qu’il manque de courage. Il se comporte cette fois en homme d’Etat responsable, qui fait la part du feu au nom de l’intérêt national».

«C’est peut-être le bout du tunnel, la perspective d’un Grexit (…) semble depuis hier s’éloigner», relèvent Jannick Alimi et Matthieu Pelloli en pages intérieures du Parisien, même si «malgré ces progrès, tout n’est pas encore réglé».

«Avec ses propositions, Alexis Tsipras a créé la surprise au point de laisser perplexes les plus incrédules. Comment pouvait-il aujourd’hui proposer un plan d’austérité et de réforme contre lequel il avait en partie fait voter avec le référendum ?» questionne Bernard Stéphan dans La Montagne.

« Un recul pour Athènes, un progrès pour Bruxelles »

«Voici Alexis Tsipras contraint (…) à concéder. Or concéder, c’est déjà céder», écrit Denis Daumin dans La Nouvelle République du Centre-Ouest et pour lui : «ce recul, vu d’Athènes, est un progrès considéré depuis Bruxelles».

«Tout pourrait s’arranger» juge Pierre Frehel pour Le Républicain lorrain .«Alexis Tsipras a finalement présenté un programme de réformes très proches de celles qu’il écartait naguère et que le peuple grec a massivement rejetées dimanche», souligne-t-il. Alexis Tsipras doit maintenant convaincre «de sa capacité à mettre sans tarder à exécution des réformes dont l’impopularité n’a pas disparu comme par enchantement».

Pour Jean-Pierre Bédéï de La Dépêche du Midi : «au terme d’une démarche longue et tortueuse, Alexis Tsipras a finalement cédé en grande partie aux demandes des créanciers. Pouvait-il en être autrement ?». Selon lui, «un Grexit représenterait un saut dans l’inconnu que personne n’a envie d’expérimenter».

Le Premier ministre Alesis Tsipras a transmis mercredi soir des propositions de réformes économiques et sociales, préalable indispensable aux yeux des créanciers (BCE, UE et FMI) au démarrage de négociations sur un nouveau paquet d’aide qui permettrait à la Grèce d’éviter une banqueroute et la sortie de la zone euro.

Ces propositions ont été bien accueillies par les créanciers et seront examinées samedi par les ministres des Finances de la zone euro, l’Eurogroupe.

AFP