L’île grecque de Kos tentait samedi de commencer à reprendre une vie plus normale après le puissant séisme qui l’a frappée dans la nuit de jeudi à vendredi et qui a aussi touché la station balnéaire turque de Bodrum.
Survenant en pleine saison touristique dans la nuit alors que les rues étaient encore très animées, la secousse sous-marine d’une magnitude de 6 à 6,7 a fait deux morts et près de 480 blessés, 120 à Kos et près de 360 à Bodrum. «Avec tous les gens qu’il y avait dans les rues, seulement deux morts, c’est miraculeux», a déclaré au journal Kathimerini le maire adjoint de la ville, David Yerasklis.
Samedi sur l’île grecque, une destination prisée des Britanniques et des Scandinaves, un certain chaos régnait à l’aéroport, avec de nombreux vols retardés, tandis que le port principal de l’île, touché par le séisme, était toujours fermé. Les infrastructures du reste de l’île sont essentiellement intactes, selon les autorités, et le trafic maritime a été reporté vers le port plus petit de Kefalos, dans l’ouest de l’île.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a appelé à ne pas «dramatiser». «Créer un climat d’exagération et de dramatisation n’aidera pas à ramener la vie normale sur l’île», a-t-il déclaré dans un communiqué. La majorité des hôtels n’ont pas été touchés non plus, même si certains habitants de l’île ont passé la nuit sous des tentes dans les parcs ou sur les places, et si une partie de la ville était toujours samedi sans eau.
Deborah Kinnear, une Britannique de 35 ans, a reconnu que sa famille avait d’abord tenté de quitter l’île, mais, faute de vol, avaient finalement décidé de rester. «La nuit dernière n’était pas si mal. Nous espérons que le pire est passé», a-t-elle déclaré via Twitter. Aucun blessé n’a été signalé parmi les 800 migrants et réfugiés présents sur cette île qui, située à seulement une vingtaine de kilomètres des côtes turques, est l’un des principaux points d’entrée de migrants vers l’Europe.
Plusieurs monuments archéologiques ou médiévaux, y compris les restes du fort des Chevaliers de St Jean, ont été fermés jusqu’à nouvel ordre. C’est non loin de ce monument qu’une partie d’un bar et plusieurs murs se sont écroulés et ont tué deux touristes scandinaves. Côté turc, à Bodrum, personne n’a été tué mais on compte près de 360 blessés, dont 20 étaient toujours hospitalisés samedi mais aucun dans un état grave. Les autorités notaient que nombre d’entre eux l’avaient été en tentant de fuir par les fenêtres, pensant que leur immeuble risquait de s’écrouler.
Le tremblement de terre a causé l’effondrement de trois constructions inhabitées à Bodrum (sud-ouest), où 32 bâtiments ont en outre été fortement endommagés, selon le chef du gouvernement turc. Les séismes sont fréquents en Grèce et au large des côtes occidentales de la Turquie, en mer Egée, qui se trouve entre les deux pays. Depuis le début de l’année, la côte turque a connu plusieurs séismes. En juin, c’est l’île grecque de Lesbos qui avait été touchée (un mort et 15 blessés). Un autre séisme, beaucoup plus meurtrier, avait dévasté en 1999 la région turque de Marmara (nord-ouest), faisant plus de 17 000 morts.
Le Quotidien/AFP