Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a proposé lundi au Premier ministre grec, Alexis Tsipras, une solution «de dernière minute» susceptible de débloquer un accord sur le renflouement du pays, a indiqué mardi la Commission.
Dans une conversation téléphonique, Jean-Claude Juncker a expliqué «les contours d’une solution de dernière minute», selon une source à la Commission. L’idée est qu’Alexis Tspiras accepte le dernier plan des créanciers daté de samedi et s’engage à appeler les Grecs à avaliser ce texte lors du référendum prévu dimanche, ce qui permettrait la tenue d’ici là d’un Eurogroupe.
Jean-Claude Juncker a expliqué «à quoi une solution de dernière minute pouvait ressembler», a confirmé le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, soulignant que l’échange entre le chef de l’exécutif européen et Alexis Tsipras avait eu lieu à l’initiative de ce dernier. Les «paramètres» d’une telle solution, selon Juncker, «incluraient une réponse aux besoins financiers du pays et la question de la soutenabilité de la dette», en échange de l’engagement du gouvernement grec à faire campagne pour le oui au référendum.
«Des contacts sont en cours» entre Athènes et Bruxelles après cet échange, tandis que Jean-Claude Juncker a aussi consulté lundi soir le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a affirmé le porte-parole. «Le temps se réduit» pour une réponse de la Grèce, alors que le programme de renflouement du pays expire «le 30 juin à minuit», au risque de précipiter le pays dans le défaut de paiement. Au final, toute issue à la crise devrait être donnée par l’Eurogroupe.
Un eurodéputé du Syriza, Stelios Kouloglou, a jugé que «l’initiative de Juncker doit être saisie», dans un entretien à une radio grecque. Il a affirmé que «les présidents de tous les groupes parlementaires à Bruxelles» avaient incité lundi Jean-Claude Juncker «à reprendre les négociations pour arriver à un accord même au dernier moment».
Selon une source européenne, Jean-Claude Juncker a proposé au dirigeant grec de gauche radicale de lui répondre en lui envoyant une lettre, ainsi qu’à Jeroen Dijsselbloem, et aux dirigeants allemand, Angela Merkel, et français, François Hollande, «acceptant les propositions de samedi des trois institutions», créancières, BCE, FMI et UE. Dans ce cas, une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro – ou Eurogroupe – pourrait être convoquée «pour adopter une déclaration sur la base des lignes déjà expliquées à Alexis Tsipras», a-t-on ajouté de même source.
Le Quotidien/AFP
Les ministres des Finances de la zone euro vont s’entretenir par téléphone ce mardi soir à 19h, heure de Bruxelles, pour discuter de la demande d’aide faite par la Grèce d’un programme d’aide sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers tout en restructurant sa dette, a tweeté le patron de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
Extraordinary Eurogroup teleconference tonight 19:00 Brussels time to discuss official request of Greek government received this afternoon
— Jeroen Dijsselbloem (@J_Dijsselbloem) 30 Juin 2015
La Grèce a proposé mardi à ses créanciers de conclure avec le Mécanisme européen de stabilité (MES) un accord sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers tout en restructurant sa dette, a indiqué le bureau du Premier ministre Alexis Tsipras.
Dans un communiqué intitulé « requête au MES », le gouvernement explique « rester à la table des négociations » en dépit de l’organisation dimanche d’un référendum sur les discussions avec les créanciers et avoir « proposé aujourd’hui » un accord au MES sur deux ans « pour la couverture complète de ses besoins financiers et la restructuration de la dette ».