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Grande joie en Israël après la libération de quatre otages


Noa Argamani (à gauche), 26 ans, debout à côté d'un membre de sa famille au centre médical Sheba Tel-HaShomer, après son sauvetage de la bande de Gaza par l'armée israélienne, à Ramat Gan près de Tel Aviv, le 8 juin. (Photo : afp)

Un petit groupe, drapeaux israéliens à la main, se forme devant l’hôpital où se trouvent les quatre otages libérés. A l’intérieur, Benjamin Netanyahu enlace l’un d’eux, un maître-nageur annonce la nouvelle sur la plage de Tel-Aviv à travers les hauts-parleurs: Israël est à la fête samedi.

Un peu plus tôt, l’armée a annoncé la libération, lors d’une opération militaire « complexe » à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, de Noa Argamani, 26 ans, Almog Meir Jan, 22 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 41 ans. Ils avaient tous les quatre été enlevés sur le site du festival de musique electro Nova par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre.

À l’hôpital d’Ichilov de Tel-Aviv, les patients se réunissaient dans le hall en espérant voir Noa Argamani, où la mère, atteinte d’un cancer du cerveau est hospitalisée, a constaté une journaliste de l’AFP. Samedi soir, la jeune femme est arrivée dans cet hôpital, selon le Forum des familles d’otages.

« Depuis huit mois, nous ne recevons que des coups de poignards dans le coeur. Je ne parle pas de moi, je parle de toute la nation », témoigne Shlomo Akad, 72 ans. L’image de cette Israélienne criant « Ne me tuez pas! » à des combattants du Hamas avait fait le tour du monde.

« Et soudain, pour la première fois, c’était une explosion de joie après qu’elle a été sauvée », poursuit, derrière de grandes lunettes rectangulaire, le septuagénaire, qui assure avoir pleuré en apprenant la nouvelle de la libération de la jeune femme.

Samedi soir, des milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues de Tel-Aviv, comme toutes les semaines, pour exiger du gouvernement un accord pour ramener les otages en Israël, a constaté un journaliste de l’AFP. Sur le grand écran, des images des otages libérés étaient diffusées, sous les applaudissements de la foule, brandissant de nombreux drapeaux israéliens.

« Cela m’a donné un peu d’espoir parce que lorsque nous les avons vus, nous avons vu leur état de santé, nous avons eu un peu d’espoir qu’ils soient nourris là-bas », a déclaré à l’AFP Yair Moses, dont le père Gadi Moses est otage à Gaza.

« Jour très émouvant » 

Au centre médical Sheba de Tel Hashomer près de Tel-Aviv, le Premier ministre israélien a rencontré les otages tout juste libérés, selon des images partagées par son Bureau. Benjamin Netanyahu est filmé, applaudissant, quand un petit groupe de personnes souhaite un « joyeux anniversaire » au père de Noa Argamani, sa fille à ses côtés pour la première fois depuis huit mois.

« Noa va bien », s’est réjoui Yaakov Argamani. « Aujourd’hui c’est mon anniversaire. Quel cadeau j’ai reçu », a-t-il ajouté dans une vidéo publiée par le Forum des familles d’otages.

Sur une autre vidéo, partagée par cette même organisation, Shlomi Ziv étreint sa soeur et sa cousine quand deux proches d’Almog Meir Jan, extrêmement ému, prennent le jeune homme de 22 ans dans leurs bras, sur une photo diffusée par l’armée israélienne.

« J’ai tellement pleuré devant tant de joie, je ne pouvais pas retenir mes larmes », confie à l’AFP Hilla Israeli, 38 ans, qui était au bord d’un lac quand elle a appris la nouvelle.

« En un instant, tout le monde a commencé à sortir son téléphone, des gens sont sortis de l’eau, des cris de joie venaient de différentes directions », poursuit cette enseignante. « C’est un jour très émouvant », dit de son côté Uriya Bekenstein, 42 ans. « C’est vivifiant, pour le moins, de voir la libération de quatre otages et leur retour à la maison auprès de leur famille », déclare à l’AFP Cécile Belilius.

Sentiments « mitigés » 

Dans le même temps, la sexagénaire dit éprouver des « sentiments mitigés », en évoquant les victimes civiles palestiniennes. Le service de presse du gouvernement du Hamas, a indiqué samedi qu’au moins 210 personnes ont été tuées et plus de 400 blessées dans des attaques israéliennes à Nousseirat, sans mentionner la libération d’otages. L’AFP n’était pas en mesure de confirmer ce bilan de manière indépendante.

Après cette libération, Cécile Belilius « espère » l’accélération des négociations pour libérer les otages et parvenir à un cessez-le-feu à long terme entre le Hamas et Israël.

« Ils ne seront pas en mesure de tous les libérer lors d’une opération militaire », a estimé Michael Levy, frère de l’otage Or Levy, interrogé par l’AFP sur la place des otages de Tel-Aviv.

La guerre dans ce territoire palestinien a été déclenchée par une attaque inédite du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.

Lors de cette attaque, 251 personnes ont été emmenées comme otages. 116 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 41 morts, selon l’armée israélienne. En représailles, l’armée israélienne a lancé une vaste offensive dans le petit territoire côtier. Au moins 36.801 Palestiniens, en majorité des civils, y ont été tués, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.