Le baromètre est au beau fixe pour les partisans du Brexit qui, en plus d’être en tête dans les sondages, ont engrangé mardi le soutien du Sun, le quotidien le plus vendu au Royaume-Uni, à neuf jours du référendum sur l’Union européenne.
« BeLEAVE in Britain », peut-on lire en toutes lettres en Une du tabloïd aux 4,5 millions de lecteurs. Un jeu de mots qui phonétiquement signifie « croire en la Grande-Bretagne » tout en comprenant le terme sortie de l’UE. « Nous sommes sur le point de prendre la plus grande décision politique de nos vies. Le Sun exhorte aujourd’hui tout le monde à voter pour la SORTIE » lors du référendum du 23 juin, écrit le quotidien populaire, propriété de Rupert Murdoch, le magnat australo-américain des médias.
Be-leave in Britain: The Sun backs Brexit. https://t.co/1Fq9XuiTdE pic.twitter.com/wqJZYDkT9j
— The Sun (@TheSun) 14 juin 2016
Entravé par « l’expansion sans relâche de l’État fédéral allemand », le futur du Royaume-Uni serait « bien plus sombre » au sein du bloc des 28, poursuit le journal, qui voit dans un Brexit l’opportunité de « réaffirmer » une souveraineté compromise par la « dictature de Bruxelles ». « C’est notre chance de rendre la Grande-Bretagne encore meilleure, de reprendre notre démocratie, de préserver les valeurs et la culture dont nous sommes fiers à juste titre », argumente le Sun, premier quotidien national britannique à prendre aussi franchement position en faveur du Brexit.
Même s’il n’est guère surprenant de la part d’un journal réputé conservateur, ce ralliement est un nouveau coup dur pour le camp du maintien mené par le Premier ministre tory David Cameron, qui doit déjà composer avec une succession de sondages donnant depuis quelques jours le Brexit en tête. Mardi encore, les troupes du « Leave » comptaient six points d’avance (53%) dans les intentions de vote, selon une enquête d’opinion ICM publiée par le Guardian, et sept dans un sondage YouGov pour le Times. Résultat : un vent de « panique » souffle désormais sur le camp du maintien, ont expliqué au Times et au Guardian des sources au sein de la campagne pro-UE.