Le groupe de travail sur le glyphosate (GTF) dont fait partie le géant américain Monsanto, s’est déclaré « déçu » par le vote européen autorisant pour cinq ans de plus l’herbicide controversé, déplorant un « triomphe de la politique sur la science ».
GTF, consortium réunissant une vingtaine d’entreprises d’agrochimie, s’est dit « profondément déçu » par la décision « discriminatoire contre le glyphosate » des États membres de l’Union Européenne, dans un communiqué publié lundi soir.
Ceux-ci ont, selon ce consortium, « catégoriquement ignoré l’avis scientifique » et leur décision a été « principalement influencée par la perception de l’opinion publique et par la politique » alors que le glyphosate « répond aux exigences pour un renouvellement complet sous une réglementation européenne ».
Les États membres de l’UE ont voté lundi en faveur d’une nouvelle autorisation de l’herbicide pour cinq ans, après un vote favorable de 18 pays, dont l’Allemagne, neuf oppositions et une abstention. La France, déterminée à sortir du glyphosate « au plus tard dans trois ans », a voté contre tout comme le Luxembourg.
Médias et ONG ciblés
Cette décision de Bruxelles « va désavantager l’agriculture européenne en termes de compétition », souligne le groupe.
« Des décisions de cette nature devraient être complètement fondées sur la science et non motivées par la politique, les médias ou les organisations non-gouvernementales », insiste le GTF.
Le chimiste allemand Bayer, qui s’apprête à mettre la main sur son rival américain Monsanto, inventeur du glyphosate, a lui aussi regretté la décision de l’UE d’autoriser la commercialisation de l’herbicide controversé pour cinq ans seulement.
Le glyphosate est prisé par les agriculteurs pour son efficacité et son faible coût.
Il est devenu une question sociétale après son classement comme « cancérogène probable » en mai 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l’Organisation mondiale de la santé.
Le Quotidien/AFP