L’inspection générale de la police (IGPN), la police des polices, a été saisie de 313 enquêtes judiciaires « pour des suspicions de violences policières » lors de manifestations des gilets jaunes, a indiqué jeudi le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez.
Sur l’ensemble de ces enquêtes, « un peu plus de la moitié ont été transmises aux parquets pour appréciation », a déclaré Laurent Nuñez sur LCI, précisant qu’il n’y avait « pas encore » de poursuites engagées contre des policiers.
Fin mai, le procureur de Paris, Rémy Heitz, avait assuré que des policiers mis en cause pour des violences lors de manifestations de gilets jaunes seraient renvoyés devant le tribunal correctionnel « d’ici la fin de l’année ».
La gestion du maintien de l’ordre, en particulier l’usage du lanceur de balles de défense (LBD), une arme de force intermédiaire accusée d’une vingtaine d’éborgnements, a fait l’objet de vives critiques de la part de manifestants, d’avocats, de partis politiques et de défenseurs des libertés publiques.
Selon les gilets jaunes, 23 personnes ont été éborgnées depuis le début du mouvement le 17 novembre, cinq ont perdu la main, un a été amputé d’un testicule, un a perdu l’odorat et une « dizaine » de manifestants ont eu d’autres blessures graves (à la mâchoire, au pied…). Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur arrêtés à la mi-mai, 2 448 blessés ont été recensés côté manifestants et 1 797 parmi les forces de l’ordre, sans plus de précisions sur la gravité des blessures.
LQ/AFP