Pékin a condamné vendredi l’adoption d’une motion par les députés néerlandais assimilant le traitement par la Chine de sa minorité musulmane ouïghoure à un « génocide », première démarche en ce sens d’un pays de l’Union européenne.
Le texte a été adopté jeudi au Parlement des Pays-Bas par 95 voix sur 149 votants. Il reconnaît qu’un « génocide est en cours en Chine contre la minorité ouïghoure ».
La motion est non contraignante et il fallait une majorité de 75 votes pour qu’elle soit approuvée.
La Chine a engagé dans sa région du Xinjiang (nord-ouest) une politique de surveillance maximale des Ouïghours après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils. Pékin accuse la mouvance séparatiste et islamiste ouïghoure.
Selon des études d’instituts américains et australien, au moins un million de Ouïghours ont été internés dans des « camps » du Xinjiang.
Pékin réfute ce terme et parle plutôt de « centres de formation professionnelle » destinés à aider la population à trouver un emploi et l’éloigner ainsi de l’extrémisme.
Le vote du Parlement néerlandais vise « délibérément à salir la Chine et s’ingérer dans ses affaires intérieures », a fustigé vendredi un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, en condamnant l’initiative.
« Les faits montrent qu’il n’y a jamais eu aucun génocide au Xinjiang », a affirmé devant la presse M. Wang.
Lundi, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a indiqué que le PIB par habitant au Xinjiang avait été multiplié par près de 40 en l’espace d’une soixantaine d’années et l’espérance de vie y avait grimpé de 30 à 72 ans.
Les Pays-Bas sont le premier pays européen à accuser la Chine de génocide. Des députés canadiens et le département d’Etat américain ont fait ces dernières semaines des déclarations similaires, ainsi que le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian.
AFP