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Gaza : l’armée israélienne a ciblé le réseau souterrain du Hamas


Un chasseur F-15 de l'armée de l'air israélienne volant le long de la frontière avec la bande de Gaza. (photo AFP)

L’armée israélienne a annoncé ce samedi avoir visé le réseau de tunnels du Hamas en frappant « 150 cibles souterraines » dans le nord de la bande de Gaza, au cours d’une nuit de bombardements très intenses.

Israël est convaincu que le mouvement islamiste palestinien dirige et organise ses opérations depuis ce gigantesque réseau de tunnels sous-terrain, et y stocke son arsenal.

« Durant la nuit, les avions de combat de Tsahal (armée israélienne) ont frappé 150 cibles souterraines dans le nord de la bande de Gaza, dont des tunnels utilisés par les terroristes, des sites de combat souterrains et d’autres infrastructures souterraines. Plusieurs terroristes du Hamas ont été tués », a indiqué le communiqué.

L’armée israélienne affirme avoir tué un responsable du Hamas qui était en charge « des paramoteurs, des drones, du matériel de détection et de la défense aérienne ».

« Asem Abou Rakaba avait pris part à l’organisation du massacre dans les communautés en bordure de la bande de Gaza le 7 octobre », « il avait dirigé les terroristes qui s’étaient infiltrés en Israël avec des paramoteurs et il était responsable des attaques de drones sur des postes de surveillance de Tsahal », précise le communiqué.

Des tunnels encore secrets

« Nous bombardons la bande de Gaza avec une intensité jamais vue. Par les airs, au sol et sous la terre – Tsahal éliminera tout terroriste qu’il soit important ou secondaire et (détruira) toute l’infrastructure terroriste du Hamas », a affirmé un officier supérieur israélien engagé dans les opérations dans le sud d’Israël, cité sur le compte X (ex Twitter) officiel de l’armée.

Depuis la guerre de 2014, le Hamas a creusé des voies souterraines au sein même du territoire, selon des experts militaires.

Des combattants, y seraient installés jusqu’à 30 ou 40 mètres sous terre, et y circulent hors de portée des frappes. Des batteries de lance-roquettes cachées à quelques mètres de profondeur peuvent en sortir par un système de trappe pour tirer et disparaître à nouveau, selon des experts militaires.

L’armée israélienne les avait intensément bombardés en 2021. Mais si une partie de ce réseau lui est sans doute connue, d’autres sont restés secrets.

Les bombardements se poursuivaient samedi dans la bande de Gaza, cible de frappes israéliennes sans précédent trois semaines après le massacre perpétré par le mouvement islamiste palestinien qui a fait plus de 1 400 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

Coupé du monde

D’après l’armée, 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers, sont actuellement détenus dans la bande de Gaza. Ils ont été emmenés le jour des attaques à Gaza par le Hamas, qui a relâché quatre femmes depuis. L’une d’elles a expliqué avoir été emmenée dans « un réseau tentaculaire » de tunnels au début de sa détention.

Selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamas, 7 326 personnes, en majorité des civils dont plus de 3 000 enfants, ont été tuées à Gaza dans les bombardements de représailles israéliens depuis le 7 octobre.

La bande de Gaza est coupée du monde depuis vendredi en raison de l’arrêt des télécommunications et d’internet.

Quelque 2,4 millions de Palestiniens vivent à Gaza, sous blocus israélien depuis 2007. Un entrelacs de ruelles étroites surpeuplées, qui surplombent un intense réseau de tunnels surnommé par l’armée israélienne le « métro de Gaza ».

Des centaines de tunnels ont été creusés sous la frontière de 14 km entre Gaza et le Sinaï égyptien pour faire circuler combattants, armes et autres biens de contrebande. Beaucoup ont depuis été détruits.

Les familles des otages exigent des explications

Les familles des otages, en majorité israéliens, retenus par le Hamas dans la bande de Gaza ont exprimé ce samedi leur « inquiétude » et exigé du gouvernement des explications après les bombardements intenses de l’armée contre ce territoire palestinien.

« Les familles s’inquiètent du sort de leurs proches et attendent des explications. Chaque minute semble être une éternité. Nous exigeons que le ministre de la Défense Yoav Gallant et les membres du cabinet de guerre nous rencontrent ce matin », selon un communiqué de l’association regroupant les familles de plus 220 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre.