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Gardiens de la Révolution : Téhéran répond à Washington


Hassan Rohani a affirmé que les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran, étaient engagés dans la "lutte contre le terrorisme", et ce "depuis leur création". (photo AFP)

Le président iranien, Hassan Rohani, a accusé mardi les États-Unis d’être « à la tête du terrorisme international », au lendemain de la décision prise par Washington de classer les Gardiens de la Révolution iraniens comme une « organisation terroriste ».

Condamnant cette mesure, Hassan Rohani a affirmé que les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d’Iran, étaient engagés dans la « lutte contre le terrorisme », et ce « depuis leur création ». « Qui êtes-vous pour qualifier de terroristes les institutions révolutionnaires » iraniennes, a lancé Hassan Rohani lors d’un discours retransmis en direct par la télévision d’État.

Hassan Rohani a tenu ces propos à l’occasion d’une cérémonie marquant la journée iranienne de la Technologie nucléaire à laquelle assistaient plusieurs représentants des Gardiens de la Révolution, dont c’était également la journée nationale.

Les Gardiens de la Révolution sont une armée parallèle dont l’influence s’étend au-delà de la seule sphère militaire, jusque dans l’économie et en politique.

Soulignant leur engagement auprès des autorités syriennes et irakiennes dans la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI), Hassan Rohani a insinué que les États-Unis avaient au contraire cherché à « utiliser [cette organisation] contre des États » du Moyen-Orient. « Qui, dans le monde d’aujourd’hui propage et encourage le terrorisme? » s’est-il interrogé.

« Aujourd’hui encore, l’Amérique n’est pas prête à combattre l’EI, aujourd’hui encore l’Amérique cache les dirigeants de l’EI, aujourd’hui encore l’Amérique n’est pas prête à indiquer aux gouvernements de la région où se cachent les dirigeants d’EI », a ajouté le président iranien.

En 1988, les États-Unis abattaient un avion de ligne iranien

Hassan Rohani a également pris à partie les autorités américaines à propos de la catastrophe du vol 655 d’Iran Air, dans laquelle ont péri 290 personnes en juillet 1988 lorsque l’appareil a été abattu au dessus du Golfe, « par erreur » selon Washington, par un missile tiré par un navire de guerre américain.

« Qui peut accepter que vous ayez confondu un avion de ligne Airbus en phase d’ascension avec la trajectoire d’un F-14 », a-t-il dit, accusant Washington d’avoir délibérément abattu l’avion. « Vous vouliez dire à la nation iranienne : nous n’avons aucune ligne rouge […] nous tuons aussi des enfants […] nous tuons aussi des femmes […] nous réduisons aussi en miettes des passagers innocents. Votre message est un message terroriste adressé au monde entier », a asséné Hassan Rohani.

Après l’annonce de la décision de classer les Gardiens de la Révolution sur la « liste des organisations terroristes étrangères », l’Iran a fait savoir lundi qu’il jugeait désormais « le régime des États-Unis comme un État parrain du terrorisme ». Téhéran avait également averti que les forces américaines déployées de la Corne de l’Afrique à l’Asie centrale étaient désormais considérées comme des « groupes terroristes ».

Adaptant rapidement sa couverture de l’actualité à cette décision, l’agence iranienne Fars, proche des ultraconservateurs, a titré mardi matin : « Quatre terroristes de l’armée de terre américaine tués en Afghanistan » à propos du dernier attentat perpétré près de la base aérienne de Bagram, la plus grande base des États-Unis en Afghanistan. La mission de l’OTAN dans ce pays voisin de l’Iran a annoncé dans la nuit de lundi à mardi qu’un attentat suicide au véhicule piégé contre un convoi militaire avait provoqué lundi la mort de trois soldats américains et d’un salarié d’une société privée travaillant pour l’armée américaine.

AFP