La mère du tireur d’El Paso, inquiète, avait appelé la police pour la prévenir qu’il possédait un fusil d’assaut des semaines avant qu’il ne sème la mort dans cette ville du sud des États-Unis, ont indiqué ses avocats à la chaîne CNN.
Elle avait indiqué avoir des craintes en raison de l’âge de son fils, 21 ans, de son manque de maturité et d’expérience dans la manipulation des armes, ont précisé Chris et Jack Ayres. Un agent lui avait répondu que son fils étant majeur, la situation n’avait rien d’illégale et la conversation s’était conclue sans qu’elle laisse son nom ni celui de son fils, ont-ils encore dit.
Des semaines plus tard, le jeune homme a ouvert le feu avec un fusil d’assaut dans un hypermarché d’El Paso, au Texas, faisant 22 morts dont au moins sept Mexicains. Avant le carnage, il avait mis en ligne un manifeste anti-immigrés dénonçant une « invasion hispanique du Texas ».
Arrêté, il a été inculpé pour meurtres et encourt la peine de mort.
D’après Me Chris Ayres, la mère cherchait des informations et pas forcément à tirer la sonnette d’alarme. « Ce n’était pas un enfant explosif, avec un comportement erratique », a-t-il dit à CNN.
Son crime s’est produit samedi matin, et treize heures plus tard, un autre tireur a abattu neuf personnes dans un quartier animé de Dayton, dans le nord des États-Unis.
Ce double drame a, comme après chaque bain de sang, rouvert le débat sur les armes à feu, responsables de près de 40000 morts aux États-Unis en 2018 (en incluant les suicides).
Le droit au port d’armes est garanti par la Constitution et les Américains y sont très attachés.
Face à la répétition des fusillades, de nombreuses voix plaident pour une meilleure régulation du marché des armes, notamment avec des contrôles renforcés sur les antécédents des acheteurs pour tout type de ventes, y compris entre particuliers.
Ces efforts se sont pour l’instant toujours heurtés à l’immobilisme des républicains, qui sont très proches du puissant lobby des armes NRA.
Deux parlementaires républicains ont toutefois fait savoir cette semaine qu’ils allaient déposer un projet de loi pour permettre de confisquer les armes de personnes signalées comme dangereuses par leurs proches.
AFP