Entre fermetures intempestives et réouvertures au cas par cas, les 27 de l’UE ont avancé en ordre dispersé dans la gestion des frontières intraeuropéennes face au Covid-19.
Une partie d’entre eux, dont la France, l’Allemagne et l’Autriche, s’efforcent toutefois de lever de façon coordonnée le 15 juin les restrictions de circulation mises en place pour stopper la progression du virus. Les frontières extérieures de l’UE restent quant à elles fermées au moins jusqu’au 15 juin. Paris a évoqué jeudi une possible réouverture le 1er juillet, assortie de restrictions pour les voyageurs en provenance des pays plus exposés.
Voici un état des lieux de la carte des frontières en Europe, du début de la crise sanitaire à la mi-mars au déconfinement en cours :
Fermetures unilatérales. L’Allemagne a instauré dès le 16 mars des contrôles aux frontières avec une partie de ses voisins, avant de revenir à plus de coordination sur la question notamment des frontaliers. Plus à l’Est, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Lituanie, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie se sont aussi barricadées sans crier gare.
Tests et quatorzaine. L’Autriche exige un test négatif au covid-19 ou à défaut une quarantaine de quatorze jours pour toute personne entrant sur son territoire. Cette condition devrait être levée le 15 juin, sauf avec l’Italie et la Slovénie. La République tchèque a aussi imposé des tests, tandis que la Pologne optait pour une quatorzaine, de même que l’Espagne le 15 mai. La France a imposé la réciprocité à l’Espagne et promis de faire de même envers le Royaume-Uni qui exigera une quatorzaine (à compter du 8 juin) au sortir du confinement. Elle a par ailleurs instauré une quatorzaine « volontaire » pour tous les Français et résidents permanents en France arrivant de l’étranger hors UE.
Saisonniers, frontaliers : régimes spéciaux. Pilotes, camionneurs, personnels de santé, résidents permanents et personnes présentant des raisons familiales impérieuses ont dans la plupart continué à circuler sans encombre. Un régime spécial a aussi été mis en place, avec vols charters et trains spéciaux, pour les saisonniers et les auxiliaires de vie d’Europe de l’est embauchés en Allemagne, Autriche et au Royaume uni. Les Ukrainiens employés en Pologne, notamment dans l’agriculture, commencent aussi à revenir. La Grèce, qui avait interrompu toutes les liaisons ferry avec l’Italie, a fait une exception pour les camping-caristes. Certains États-membres autorisent aussi le transit vers d’autres pays, comme l’Espagne pour les camping-caristes français revenant du Maroc.
Réouvertures le 15 juin, avant et après ? L’Italie, un des pays les plus touchés par la pandémie, va rouvrir ses frontières aux touristes de l’UE à compter du 3 juin. L’Allemagne, la France, l’Autriche et la Suisse visent une réouverture le 15 juin, tout comme la Bulgarie, la Grèce et la Serbie. La Pologne pourrait aussi franchir le pas à cette date. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont instauré en revanche dès le 15 mai une « bulle balte » à l’intérieur de laquelle leurs ressortissants circulent librement. L’Estonie a par ailleurs annoncé jeudi une réouverture totale de ses frontières aux ressortissants de l’UE et du Royaume-Uni à compter du 1er juin. L’Espagne attendra pour sa part le 1er juillet pour lever la quarantaine imposée aux touristes étrangers, tandis que la Roumanie ne s’est pas encore prononcée sur une quelconque réouverture.
LQ/AFP