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François Hollande s’engage à aider la Grèce


M. Hollande effectue sa deuxième visite en Grèce, après celle effectuée en 2013. (photo AFP)

Le président français François Hollande, en visite à Athènes, a salué vendredi devant le Parlement grec l’attachement à l’Europe du Premier ministre grec Alexis Tsipras et s’est engagé à aider la Grèce à réaliser les réformes.

Les deux dirigeants ont signé une déclaration de « partenariat stratégique pour l’avenir » visant surtout à moderniser le secteur grec d’administration. Un comité conjoint sera constitué qui permettra la coopération entre les deux pays dans des domaines prioritaires comme « la modernisation de l’administration grecque » dans le cadre d’une assistance coordonnée par la Commission européenne. L’assistance et l’expertise française porteront aussi sur le « développement des échanges économiques et de l’investissement » ainsi que sur « la coopération éducative, linguistique et universitaire ».

« La France doit être encore aux côtés de la Grèce », a déclaré François Hollande à l’issue d’un entretien avec Alexis Tsipras. Il a souligné que la question « de la sortie de la Grèce de la zone euro était derrière nous », tant que la Grèce respecte ses engagements vis-à-vis ses partenaires européens. M. Hollande a noté à ce sujet que c’était plutôt le « Brexit » (la sortie du Royaume-Uni de l’UE, ndrl), qui était maintenant « une sérieuse hypothèse qu’il ne fallait pas écarter ».

En juillet, la France a aidé le gouvernement d’Alexis Tsipras à désamorcer la crise avec ses partenaires européens, qui menaçait alors le pays d’une sortie de la zone euro. Alexis Tsipras, a finalement accepté le 13 juillet un accord douloureux accordant un nouveau prêt international à son pays en échange de la poursuite des mesures de rigueur. « Vous avez défendu votre souveraineté sans verser dans le souverainisme (…), sans la Grèce, l’ Europe ne serait pas l Europe et la zone euro aurait perdu son intégrité », a affirmé M. Hollande dans un discours au Parlement grec (la Vouli) devant les députés du pays.

M. Hollande, qui a qualifié sa venue à Athènes de visite « d’amitié » et « de soutien », est le troisième président français à s’exprimer devant la Vouli, après le général de Gaulle en 1963 et Nicolas Sarkozy en 2008.

Appel à « investir en Grèce »

Arrivé dans la capitale grecque jeudi après-midi, François Hollande s’est entretenu dans la soirée avec le président de la République Prokopis Pavlopoulos avant un entretien vendredi avec Alexis Tsipras et une rencontre avec des entrepreneurs français installés en Grèce.

Jeudi dès son arrivée, M. Hollande a rappelé les « décisions courageuses » prises par Alexis Tsipras, premier dirigeant européen de gauche radicale, et plaidé pour « une renégociation » de la dette publique grecque, qui atteint 177% du PIB du pays, via « un report d’intérêts ». Il a aussi soutenu la demande des autorités grecques auprès de l’Union européenne d’une rallonge de 330 millions d’euros en 2016 pour faire face à l’afflux de migrants, qui ont été plus de 500.000 à arriver en Grèce depuis le mois de janvier.

L’Organisation internationale des migrations (IOM) a annoncé vendredi qu’environ 48.000 migrants et réfugiés étaient arrivés au cours de cinq derniers jours en Grèce, un nombre record. En signe d’amitié, M. Hollande a offert à son hôte une édition originale d’un ouvrage de Jean Jaurès, figure historique de la gauche française, consacré à la Révolution française. De son côté M. Tsipras lui a offert une copie en marbre d’une statuette cycladique préhistorique qui se trouve dans le musée cycladique d’Athènes.

La visite de M. Hollande intervient alors que les représentants des créanciers sont à Athènes depuis mercredi pour évaluer les progrès de la Grèce dans les réformes avant de donner le feu vert pour le versement d’une tranche des prêts au pays.

Tout en s’engageant à respecter les réformes réclamées dans l’accord de juillet, Alexis Tsipras a souligné la nécessité de préserver « la cohésion sociale » et de protéger les plus démunis.

 

AFP