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France : un gouvernement plus à droite


La surprise du chef est l'entrée à la Culture de Rachida Dati, ex-Garde des sceaux de Nicolas Sarkozy et figure des Républicains. (Photo : AFP)

Emmanuel Macron réunit ce vendredi 12 janvier, pour le Conseil des ministres, son nouveau gouvernement, une équipe au fort accent de droite sarkozyste avec les arrivées de Catherine Vautrin et Rachida Dati, et assignée à une obligation « d’action » et de « résultats » par le Premier ministre Gabriel Attal.

Les 11 ministres et les trois ministres délégués nommés jeudi seront rassemblés à 11 heures à l’Élysée autour du président et de Attal, trois jours après la nomination de ce dernier à Matignon.

« Le président et le Premier ministre s’exprimeront sur le sens de ce gouvernement, le cap, et il va y avoir aussi quelques attendus formulés en termes de méthode et d’action », assure l’entourage présidentiel.

La matinée était auparavant animée par les cérémonies de passation de pouvoirs pour les portefeuilles ayant changé de titulaire, notamment l’Éducation nationale où Attal a transmis le flambeau à Amélie Oudéa-Castera, qui conserve la Jeunesse et les Sports à sept mois des Jeux Olympiques de Paris. Avant un déplacement commun dans un collège des Yvelines en début d’après-midi.

Gabriel Attal a assuré qu’il resterait « le garant » de la « priorité » absolue accordée par Emmanuel Macron à l’école.

Pas de cérémonie en revanche pour ceux qui conservent leur attributions : Bruno Le Maire (Bercy), Gérald Darmanin (Intérieur), Marc Fesneau (Agriculture), Sébastien Lecornu (Armées), Éric Dupond-Moretti (Justice), Christophe Béchu (Transition écologique) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche)

Aurore Bergé, rétrogradée des Solidarités et des Familles à l’Égalité femmes-hommes, devait elle aussi entériner son transfert avant le Conseil des ministres. De même que Stéphane Séjourné, proche d’Emmanuel Macron et ancien compagnon de Gabriel Attal, qui reprend les rênes de la diplomatie française en remplacement de Catherine Colonna.

Mais la surprise du chef est l’entrée à la Culture de Rachida Dati, ex-Garde des sceaux de Nicolas Sarkozy et figure des Républicains, immédiatement exclue par le patron du parti, Éric Ciotti. « Chacun sait que j’aime me battre (…) n’ayez pas peur », a glissé la nouvelle ministre lors de sa passation de pouvoirs rue de Valois, soucieuse de rassurer le monde de la culture.

Polémique Dati

Autre recrue venue de la droite : Catherine Vautrin qui hérite d’un grand ministère social (Travail, Santé, Solidarités). L’ex-ministre de Jacques Chirac avait rallié Emmanuel Macron en 2022, mais avait vu Matignon lui échapper in extremis au profit d’Élisabeth Borne, après une fronde interne des principaux cadres de la majorité.

La liste des 14 ministres, publiée vendredi matin au Journal officiel, est complétée par les macronistes Marie Lebec, première femme nommée aux Relations avec le Parlement, et Prisca Thevenot, nouvelle porte-parole du gouvernement, à la place d’Olivier Véran pressenti pour mener la liste présidentielle aux européennes.

Cette équipe restreinte, la plus jeune de la Ve République, sera bientôt complétée par une liste additionnelle de ministres délégués et de secrétaires d’État. Agnès Pannier-Runacher pourrait notamment être transférée de la Transition énergétique à la Santé.

En attendant, une majorité de ses membres viennent de la droite. « Les faire-valoir d’une politique de pure communication », a estimé l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy sur France Inter.

« Des coups politiques au service d’une politique toujours plus à droite », a pour sa part commenté le député LFI Eric Coquerel sur France 2, tandis que le vice-président du RN Sébastien Chenu a pointé sur franceinfo la « double tutelle dans laquelle va évoluer Gabriel Attal », entre le président Macron et son prédécesseur « Nicolas Sarkozy qui a placé ses affidés ».

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure n’a lui pas manqué de souligner sur le réseau social X « la nomination d’une ministre mise en examen pour trafic d’influence et corruption », sans nommer explicitement Rachida Dati.

L’ex-maire du 7e arrondissement de Paris est en effet mise en examen depuis juillet 2021 pour « corruption » et « trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public » dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.

Pas de quoi entacher, à ce stade, la popularité de Gabriel Attal, toujours crédité d’une « bonne image » dans l’opinion, selon un sondage Elabe pour BFMTV.

Le jeune Premier ministre a affiché sa détermination jeudi soir sur TF1, promettant « de l’action » et « des résultats » et vantant « l’énergie » de son équipe, en particulier de sa ministre de la Culture pour laquelle il a invoqué la « présomption d’innocence ».

S’il s’est très peu engagé sur ses décisions à venir, refusant notamment de confirmer une hausse de 10% de l’électricité et renvoyant à sa prochaine déclaration de politique générale, Attal a renouvelé l’engagement présidentiel de baisser les impôts pour les classes moyennes, érigées en priorité mardi lors de la passation de pouvoir à Matignon.

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