Des patients souffrant du Covid-19 ont été transférés des hôpitaux de Roubaix et Tourcoing, deux villes confrontées à une envolée du nombre de cas, vers d’autres établissements de la région, a indiqué vendredi le CHU de Lille.
Huit patients ont été transférés dans la nuit de jeudi à vendredi vers le CHU de Lille et des établissements de Boulogne-sur-Mer, Montreuil-sur-Mer et Amiens, a détaillé lors d’une visioconférence de presse le Dr Julien Poissy, du pôle réanimation du CHU de Lille. Si ces transferts concernent des patients qui n’étaient pas hospitalisés en réanimation, l’un d’entre eux a été placé en réanimation après son arrivée au CHU de Lille.
Alors que le plan blanc a été déclenché jeudi pour l’ensemble de la métropole lilloise, la situation est particulièrement critique à Roubaix et Tourcoing, deux villes à forts taux de pauvreté et densité de population.
« Ces deux hôpitaux font face depuis une dizaine de jours à un afflux très important de patients » a souligné vendredi le directeur général du CHU de Lille, Frédéric Boiron, précisant que son établissement étudiait la possibilité d’accueillir directement des patients de ce territoire où la situation est « compliquée ».
Clusters familiaux
Confrontées à des taux d’incidence (nombre de nouveaux cas sur sept jours pour 100 000 habitants) de 1 135 pour Roubaix et 953 pour Tourcoing, contre 251 sur l’ensemble du territoire national, les deux villes vont former des « ambassadeurs Covid » pour mieux sensibiliser les publics « éloignés de la communication institutionnelle » via des actions de porte à porte et d’information.
Au CHU de Lille la saturation n’est pas encore atteinte, mais le Dr Poissy s’est dit « préoccupé », estimant que si la tendance actuelle se poursuivait, l’hôpital risquait de se retrouver en difficulté d’ici à deux semaines.
« Dans les histoires un peu dramatiques qu’on a eues, on a clairement des histoires de clusters familiaux », a-t-il mis en garde, appelant les Français à adopter des comportements responsables pendant les vacances de la Toussaint. Si ce n’est pas le cas, « il y aura un prix à payer en nombre de morts et en nombre de personnes qui garderont des séquelles », a-t-il estimé.
Bien que les patients traités pour des formes graves de Covid-19 soient plutôt âgés avec des facteurs de comorbidité, l’hôpital prend aussi en charge « des gens d’une quarantaine d’années, parfois en surpoids mais pas de façon extrême, qui font des formes extrêmement sévères », a-t-il souligné.
LQ/AFP