Le ministre de la Santé Olivier Véran a écarté un reconfinement national « préventif » avant Noël et indiqué que la mise en place d’éventuelles restrictions de déplacement pendant les vacances de Toussaint dépendait de « ce que nous ferons lors des prochaines semaines ».
« Ce qui arrivera à la fin du mois d’octobre (date des vacances de la Toussaint, ndlr) dépend de ce que nous ferons dans les prochains jours et les prochaines semaines », a déclaré le ministre, interrogé dimanche dans Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
« Si la circulation du virus augmente et qu’elle n’est pas freinée, si nous ne mettons pas tous les moyens nécessaires pour freiner sa circulation, et bien cela met en danger notre système sanitaire et les Français eux-mêmes », a-t-il ajouté.
Concernant la proposition des deux prix Nobel d’économie, Abhijit Banerjee et Esther Duflo, d’instaurer un confinement national sur les 20 premiers jours de décembre pour permettre aux Français de retrouver leur famille lors des fêtes, Olivier Véran estime que ce scénario est « de l’ordre de la prédiction ».
« Je ne me projette pas à dans deux mois pour faire des plans sur la comète », a déclaré le ministre. « Je me projette au jour le jour avec mes batteries de chiffres (…), les retours de terrain, afin de proposer aux Français le chemin le plus sûr pour (…) qu’ils puissent passer des fêtes de famille dans de bonnes conditions. Ca ne passera pas par un confinement anticipé de trois semaines ».
« Nous ne voulons pas arrêter totalement la vie économique, sociale, culturelle, sportive, familiale des Français. C’est pourquoi nous prenons des décisions qui sont adaptées à la gravité du moment » et qui sont « territorialisées », a-t-il défendu.
Ainsi, depuis cette semaine, la métropole Aix-Marseille et la Guadeloupe ont été placées en zone d’alerte maximale, un classement qui s’accompagne de mesures très restrictives (dont la fermeture totale des bars et restaurants pour deux semaines). Onze autres villes, dont Paris, sont en zone d’alerte renforcée, là aussi avec des mesures restrictives mais moins qu’en zone « maximale ».
Une grippe plus tardive ?
Olivier Véran a par ailleurs exhorté les personnels soignants à « se protéger et protéger leurs malades » en se vaccinant contre la grippe à partir du 13 octobre, date du début de la campagne de vaccination.
« Nous avons une cible » qui est de « protéger de la grippe tous les publics dits prioritaires », soit 17 millions de Français: malades, personnes âgées, soignants –pour éviter qu’ils contaminent les patients–, a rappelé le ministre.
« Habituellement, nous sommes en dessous des 50% de la cible, hélas. L’OMS considère qu’il faudrait être à 75% de la cible pour être pleinement efficaces », a-t-il prévenu.
Rendre obligatoire la vaccination pour ces catégories? Le ministre n’y est « pas réfractaire » mais il est « extrêmement compliqué de contraindre ».
« J’ai besoin d’avoir des infirmières et des aides-soignants en Ehpad. Si une infirmière dit +je refuse de me faire vacciner+, ça veut dire qu’elle ne viendra pas travailler. Je fais comment en période épidémique? », explique-t-il.
Il est inutile de se faire vacciner avant le début de la campagne, sous peine de perte d’efficacité, a-t-il mis en garde.
Dans l’hémisphère sud, l’épidémie de grippe s’est répandue cette année plus tard que d’habitude. En général, « elle arrive en France le 20 décembre » mais « elle pourrait arriver un peu plus tard (cet hiver), peut-être en janvier », a encore précisé le ministre.
AFP