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France : Olivier Véran prend la suite d’Agnès Buzyn et ses dossiers sensibles


Âgé de 39 ans et issu des rangs socialistes, ce député LREM de l'Isère est neurologue de profession. (photo AFP)

Sur proposition du Premier ministre et au terme d’un week-end d’intenses tractations, Emmanuel Macron a « mis fin » aux fonctions d’Agnès Buzyn au gouvernement et nommé le député et médecin Olivier Véran au ministère des Solidarités et de la Santé.

Mon « successeur évidemment prendra en main » les sujets « d’importance » du ministère, avait assuré Agnès Buzyn, alors que l’opposition lui reproche déjà un « abandon de poste », en plein « coronavirus, crise hospitalière » et débat sur les retraites qui arrive lundi dans l’hémicycle. « J’y vais, j’en ai envie », a affirmé la nouvelle candidate, qui a été sollicitée pendant plusieurs jours par nombre de marcheurs et partenaires de la majorité présidentielle dans la bataille parisienne. Sous un déluge de pluie, elle est arrivée dans la soirée de dimanche dans un café parisien où LREM avait organisé un rassemblement. « Cette ville va mal, elle n’est pas bien gérée », a tout de suite lancé l’ex-ministre, entourée de militants enthousiastes et du délégué général du mouvement Stanislas Guerini.

A moins de trente jours du premier tour le 15 mars, c’est un nouveau rebondissement majeur dans cette campagne qui n’en manque pas. Vendredi encore, Agnès Buzyn disait sur France Inter qu’elle ne « pourrait pas » être candidate en raison de son agenda « très chargé » et du « surcroît de travail » provoqué par la crise du coronavirus. Mais LREM peinait à trouver un plan B. A 57 ans, l’ancienne médecin et ex-présidente de l’institut national du cancer, hérite d’une mission difficile pour la première expérience électorale de sa carrière. Avant même son retrait spectaculaire vendredi, Benjamin Griveaux était troisième dans les sondages, derrière la maire socialiste sortante Anne Hidalgo et la candidate LR Rachida Dati. Les marcheurs souhaitaient donc un poids lourd et une solution rapide dans une séquence municipale globalement compliquée, alors que le débat agité sur les retraites démarre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi.

Adepte de formules chocs

L’ex-ministre était souvent décrite comme une tenante de la « fibre sociale » du gouvernement. Les nouveaux rivaux parisiens d’Agnès Buzyn fustigent à l’inverse un « abandon de poste » au ministère de la Santé. Dans le milieu hospitalier, le président du collectif Inter-Urgences, Hugo Huon, reproche à Agnès Buzyn « une belle forme de mépris », quand « tout reste à faire à l’hôpital ». C’est maintenant Olivier Véran qui va devoir gérer les nombreux dossiers sensibles du ministère. Âgé de 39 ans et issu des rangs socialistes, ce député LREM de l’Isère, neurologue de profession, était rapporteur du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée et co-rapporteur de la loi sur la réforme des retraites. Adepte de formules chocs, volontiers taquin avec les oppositions, il espérait depuis longtemps entrer au gouvernement, y compris sous le précédent quinquennat.

Il y avait urgence chez LREM à tourner la page Benjamin Griveaux, premier homme politique de premier plan à démissionner pour une affaire de sextape. Les diffuseurs présumés de vidéos sexuelles, l’artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo, sont tous deux en garde à vue pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel », dans le cadre de l’enquête ouverte samedi à la suite du dépôt d’une plainte contre X de Griveaux.

Selon une source proche du dossier, Alexandra de Taddeo, en garde à vue depuis samedi soir, aurait été au départ la destinataire des vidéos sexuelles datant de mai 2018, lorsque Benjamin Griveaux était porte-parole du gouvernement.

LQ/AFP