Louis Schweitzer, ancien PDG du constructeur automobile français Renault, capitaine d’industrie et haut fonctionnaire, est décédé jeudi à l’âge de 83 ans.
Ancien directeur de cabinet de l’ex-Premier ministre Laurent Fabius, Louis Schweitzer a passé 20 ans chez Renault, dont 13 comme PDG du constructeur automobile entre 1992 et 2005. «C’est un très grand serviteur de l’Etat et de l’industrie française qui nous quitte», a réagi Laurent Fabius, saluant «un homme exceptionnel» et «un ami personnel».
Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a rendu hommage pour sa part au «capitaine d’industrie, bâtisseur de l’automobile à la française et grand serviteur de l’économie». Qui avait «transformé une régie d’État en un géant mondial, alliant audace et vision».
Les années Schweitzer chez Renault sont marquées initialement par le mariage raté avec le suédois Volvo en 1993, la privatisation du groupe en 1996, les 3.000 licenciements de Vilvorde (Belgique) en 1997, mais aussi la conquête de marchés en Europe de l’est, en Amérique latine ou en Asie. Il est ensuite aux côtés de son successeur Carlos Ghosn, à l’époque chez Nissan, l’un des principaux artisans du mariage entre la marque au losange et le géant japonais de l’automobile, entamé en 1999. Le dirigeant était notamment fier de l’un des grands succès de la marque dans les années 1990-2000, le monospace Scénic.
Après avoir quitté la tête du constructeur, Louis Schweitzer est resté très actif dans le milieu économique, en intégrant les conseils d’administration de nombreuses sociétés comme Volvo, BNP, L’Oréal ou Veolia Environnement. Outre le monde économique, Louis Schweitzer était également impliqué contre les discriminations et pour la défense des animaux.
Il était le petit-neveu du docteur Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix 1952, cousin du philosophe Jean-Paul Sartre.