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France : les plus vieux réacteurs nucléaires prolongés de 10 ans


La centrale du Tricastin dans la Drôme, ici en 1979, sera par exemple prolongée (photo d'archives : AFP).

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ouvert la voie jeudi à la poursuite de la vie des plus vieux réacteurs en France de 40 à 50 ans, enjoignant EDF de réaliser des travaux pour améliorer leur sûreté.

Le gendarme du nucléaire a publié une décision, qui était attendue, portant sur les 32 réacteurs de 900 MW, les plus anciens du parc français, mis en service pour l’essentiel dans les années 1980.

L’ASN a fixé dans ce texte les conditions pour qu’ils puissent fonctionner au-delà de leur quatrième « réexamen périodique », qui a lieu tous les dix ans, soit jusqu’à la fin des années 2020 ou 2030, selon la date de mise en service.

« L’ASN considère que l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique », indique-t-elle.

« L’ASN prescrit la réalisation des améliorations majeures de la sûreté prévues par EDF, ainsi que des dispositions supplémentaires qu’elle considère comme nécessaires », précise-t-elle.

EDF devra ainsi réaliser une série de tests et de travaux pour améliorer la sûreté de ses réacteurs.

« Un premier objectif est de réduire les conséquences des accidents et notamment des accidents graves, avec une fusion du coeur du réacteur », a expliqué à l’AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN.

Des améliorations sont notamment prévues pour que la radioactivité reste confinée à l’intérieur de l’enceinte en cas d’accident.

« Le deuxième grand volet porte sur le renforcement aux agressions qui peuvent survenir sur ces installations », a-t-il poursuivi. Sont visées les agressions externes (séisme, inondation, chaleur extrême…) et internes (incendie…).

Enfin, un dernier volet porte sur « le renforcement au niveau de la piscine d’entreposage des combustibles usés », a indiqué Julien Collet.

Étape significative

Ce passage marque une étape significative pour les réacteurs français. Ils avaient été autorisés à l’origine sans limitation de durée de fonctionnement mais EDF avait initialement envisagé une durée de vie de 40 ans.

Les centrales concernées sont les plus anciennes : Bugey (Ain), Blayais (Gironde), Chinon (Indre-et-Loire), Cruas (Ardèche), Dampierre (Loiret), Gravelines (Nord), Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et Tricastin (Drôme).

La décision annoncée jeudi concerne l’ensemble des réacteurs de 900 MW, qui feront aussi l’objet de préconisations individuelles. La mise en oeuvre des améliorations prévues va maintenant s’étaler sur des années.

Les opposants au nucléaire réclament pour leur part une fermeture des centrales anciennes. « Les réacteurs nucléaires entrent dans une phase de vieillissement inconnue », estime ainsi Greenpeace.

AFP