Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La SNCF pourra transporter ce week-end tous les passagers ayant un billet dans les TGV, pour le départ des congés de Noël.
Toutefois, ces TGV connaîtront des changements d’horaires dans la moitié des cas, a assuré mardi la directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard.
Quelque 53% des passagers auront leur train confirmé, 15% seront replacés dans un train partant le même jour, et les 32% restants devront échanger eux-mêmes leur billet pour une réservation le même jour et vers la même destination, a-t-elle détaillé. «La compagnie ferroviaire va offrir plus de 850 000 sièges alors qu’elle a 850 000 réservations sur le week-end», a-t-elle résumé , devant des journalistes.
Entre 50% et 60% des TGV, et la moitié des Intercités devraient rouler, selon elle. Quelque 53% des passagers ayant déjà réservé un billet de TGV auront leur train confirmé et 15% seront replacés d’office dans un train partant le même jour – typiquement en attachant leur rame TGV à une autre partant à une heure différente, ce qui nécessite un seul conducteur au lieu de deux –, a expliqué Rachel Picard. La situation est nettement plus compliquée pour les 32% restants : « entre 20% et 25% » pourront échanger eux-mêmes, « sans frais, gratuitement », leur billet pour une réservation le même jour et vers la même destination, a-t-elle assuré; les autres – entre 7% et 12%, donc – devront changer d’itinéraire, notamment si leur destination impose une correspondance. Les TGV n’iront notamment pas jusqu’à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) ou Montélimar (Drôme), mais des TER vont être mis à contribution pour assurer autant que possible des voyages de bout en bout, a expliqué la responsable.
Il va falloir agir très rapidement
Dans les deux cas, ces passagers seront en concurrence avec les gens qui n’avaient pas encore de billet et qui en cherchent un à la dernière minute. Concrètement, il faut donc agir très vite… Contrairement à l’aérien, « notre système (de réservation) ne permet pas les replacements individuels », a regretté Rachel Picard. « Il peut y avoir des petits bugs dans le système » de réservation, a-t-elle reconnu, pressée de questions sur des cas particuliers – et malheureux.
Quoi qu’il en soit, « on ne vend pas de places debout », s’est-elle écriée. « La SNCF fait beaucoup d’efforts. (…) Elle ne fait pas de miracle, mais essaye de se montrer à la hauteur du défi, pour essayer de répondre à la demande de clients inquiets », a réagi Bruno Gazeau, le président de l’association de voyageurs Fnaut. « Elle laisse dans l’incertitude un tiers d’entre eux », a-t-il toutefois pointé, évoquant « la grosse incertitude des correspondances », notamment avec les TER.
Jeudi, la SNCF affichera les trains prévus
Rachel Picard a constaté que 25% des gens qui avaient une réservation TGV n’étaient pas montés à bord depuis le début de la grève le 5 décembre, soit parce qu’ils ont eu du mal à arriver en gare, soit parce qu’ils ont différé leur voyage ou avaient pris plusieurs billets, profitant de la possibilité d’échanger sans frais après le départ. « Nous leur demandons d’annuler leurs réservations s’ils ont renoncé à leur voyage pour libérer des places », a-t-elle imploré.
La SNCF doit afficher son programme de transport et informer les voyageurs jeudi pour la période du 23 au 26 décembre, et « au début de la semaine prochaine » pour le week-end suivant. Ce programme est « basé sur des hypothèses » de disponibilité du personnel et sera tenu « sauf s’il y avait un durcissement du conflit », selon Rachel Picard. La SNCF a gardé des places en réserve pour recaser autant que possible les gens qui avaient réservé un siège et dont les trains sont supprimés. Elle table sur leur flexibilité, et aussi sur la baisse de la demande, de nombreux Français ayant renoncé à voyager en train. Elle avait déjà anticipé le mouvement en préparant le matériel pour les fêtes et concocte son plan de transports en déployant conducteurs, contrôleurs et aiguilleurs non-grévistes et dûment reposés aux postes les plus stratégiques. Des trains ont été regroupés, la priorité ayant été donnée aux convois les plus capacitaires, et notamment les Ouigo. Et pour le reste des vacances, « on fait le pari qu’il n’y aura pas plus de grévistes au retour qu’au départ », a indiqué un responsable de la SNCF.
LQ/AFP
