Le corps d’une louve tuée par balles a été retrouvé tôt vendredi pendu devant la mairie du village de Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes), a indiqué le procureur de Gap, Florent Crouhy.
L’acte a été aussitôt qualifié « d’inadmissible » par la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. Il a également provoqué la colère des associations de défense des animaux. Le corps de l’animal, pendu à une cordelette, était accompagné d’une banderole proclamant « Réveillez-vous, il est déjà trop tard », a indiqué le procureur à l’AFP, confirmant une information de médias régionaux.
« Du sang suintait de dessous l’animal, ce qui indique qu’elle venait d’être tuée assez récemment. Elle a été tuée par balles mais on ne sait pas encore dans quelles circonstances et avec quel calibre. Il y a aura une autopsie prochainement », a-t-il dit.
L’enquête pour destruction d’une espèce protégée a été ouverte par le parquet et a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Gap en co-saisine avec l’office français de la biodiversité. « Le fait de non seulement braconner une espèce protégée mais de la mettre dans une telle mise en scène, c’est la première fois », a-t-il relevé.
Des atteintes au loup se sont déjà produites dans le passé mais elles gardent un caractère « heureusement exceptionnel », a noté le procureur. Pour autant, « le sujet du loup est omniprésent dans le département des Hautes-Alpes », territoire de pastoralisme, a-t-il souligné. Il s’agit d’un acte « absolument inadmissible », s’est pour sa part indignée la ministre Pompili sur Twitter. « Aucun acte d’intimidation ne permettra de trouver des solutions durables à la cohabitation de l’humain et du loup. L’immense majorité des acteurs travaille dans ce sens », a-t-elle ajouté.
L’association de défense des grands prédateurs Ferus a jugé dans un communiqué qu’il s’agissait de « l’aboutissement normal de l’impunité accordée aux exactions et violences perpétrées depuis tant d’années par les anti-loups et anti-ours. Les pouvoirs publics sont autant responsables que ceux qui ont tué et pendu cette louve », a-t-elle estimé.
Une autre association, One Voice, déplore que « dans les Hautes-Alpes, les loups gris (soient) accueillis depuis leur retour sur le sol national comme des parias à éliminer par une frange de la population. Certains groupes armés de braconniers, même, n’hésitent pas à les massacrer purement et simplement ». Les deux associations ont annoncé qu’elles allaient porter plainte.
LQ