Le béluga coincé dans une écluse de l’Eure a été euthanasié après avoir été emmené en camion à Ouistreham dans le Calvados.
Mardi soir, « plus de 80 personnes étaient mobilisées pour extraire le béluga de l’écluse dans laquelle il était stationné, afin de le conduire dans une écluse mise à disposition par Ports de Normandie et la Région Normandie à Ouistreham avant de le relâcher en pleine mer », a expliqué la préfecture de l’Eure dans un communiqué diffusé vers 7h. A son arrivée, le cétacé sera installé dans une écluse d’eau de mer où il séjournera plusieurs jours avant d’être relâché en pleine mer.
L’opération, « particulièrement complexe », s’est poursuivie toute la nuit. Le béluga a finalement pu être extrait de l’écluse à quatre heures, puis a été déposé sur une barge « où un bilan de santé a été pratiqué », a indiqué la préfecture.
« Un mauvais pronostic vital »
Le bilan de santé confirme « la maigreur de l’animal » sans en déterminer la cause. « Elle augure selon les vétérinaires d’un mauvais pronostic vital », a alerté la préfecture.
« A l’issue du transport, il y a eu cette expertise vétérinaire qui a été menée. Les six vétérinaires, unanimement, nous ont conseillé de procéder à l’euthanasie de l’animal qui était trop affaibli pour le remettre à l’eau », a expliqué Guillaume Lericolais, sous-préfet de Lisieux lors d’une conférence de presse, la mine sombre.
La vétérinaire du Sdis Florence Ollivet-Courtois a expliqué que les chances de survie de cet animal étaient minimes. « On avait, dès le départ, peu de chance d’avoir un animal » qui puisse retourner dans la nature, a-t-elle dit, soulignant son état de maigreur « extrême ».
« Une condition musculaire insuffisante pour respirer convenablement »
« C’est parce que son état s’est dégradé pendant le voyage qu’on a décidé d’interrompre la destination de l’écluse, pour procéder à une euthanasie. Cet animal avait une condition musculaire insuffisante pour respirer convenablement (…). Nous avons considéré que son état n’était pas compatible avec un relâché » dans l’écluse de Ouistreham, a-t-elle dit.
L’autopsie de l’animal marin, une « nécropsie », sera « très importante » a souligné Mme Ollivet-Courtois après ce décès qui s’ajoute à celui d’une orque retrouvée morte en mai dans la Seine.
Au moins 200 personnes s’étaient attroupées le long des grillages autour de l’écluse, proche du centre-ville, dans l’espoir de voir le cétacé de 800 kg, qui évolue habituellement dans les eaux froides du Canada ou de Norvège.