Le Nouveau Front populaire (NFP), la coalition de gauche en France, a dénoncé jeudi « l’inaction grave » du président Emmanuel Macron, qui n’a pas nommé de nouveau Premier ministre depuis les législatives du 7 juillet, à la veille d’une rencontre à l’Élysée destinée à sortir de l’impasse.
Depuis ces élections perdues par le camp macroniste il y a plus de six semaines, le pays est dirigé par un gouvernement démissionnaire chargé de gérer les affaires courantes et la pression monte sur Emmanuel Macron pour mettre fin à cette période inédite en France.
Dans une lettre adressée aux Français, les quatre partis du NFP déplorent qu’Emmanuel Macron « tergiverse plutôt que de tirer les conséquences » des législatives qui ont vu la gauche unie obtenir le plus fort contingent de députés (193), devant les macronistes (165) et l’extrême droite (143) mais loin de la majorité absolue (289).
« Il est plus que temps maintenant de passer à l’action : comme dans toutes les démocraties parlementaires, la coalition arrivée en tête doit pouvoir former un gouvernement et se mettre au travail », martèlent les représentants du NFP. « Nous sommes prêts », affirment ces partis, qui ont surmonté leurs divergences pour proposer comme Première ministre Lucie Castets, haute fonctionnaire inconnue du grand public.
« Combien de temps allons-nous continuer comme si rien ne s’était passé au début de l’été ? », interrogent les signataires de la lettre, jugeant que « l’inaction du président de la République est grave et délétère ».
Réunions vendredi et lundi
Le résultat des élections législatives « oblige en premier lieu celui qui l’a provoqué », écrivent les responsables de gauche, en référence à la dissolution de l’Assemblée décidée à la surprise générale le 9 juin par Emmanuel Macron.
Les représentants du NFP se disent « convaincus » que l’absence de majorité absolue ne sera pas un frein et réaffirment plusieurs points de programme en matière de diplomatie. « Nous œuvrerons pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine », « pour obtenir le cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages », « nous agirons pour la reconnaissance immédiate » de la Palestine, énumèrent-ils.
L’Élysée a récemment fait savoir que le président souhaitait « avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays ».
Les signataires de cette lettre seront reçus vendredi à 10 h 30 à l’Élysée, avant les représentants de la droite et des macronistes dans l’après-midi. Les représentants de l’extrême droite sont, eux, conviés lundi.