Le Premier ministre français Michel Barnier proposera jeudi soir au président Emmanuel Macron un « gouvernement prêt à agir au service des Français », a annoncé Matignon dans un communiqué, à l’issue d’une réunion avec ses partenaires de la droite et du centre.
Michel Barnier a affirmé lors de cette rencontre qu’il entendait « améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l’école et la santé (…) », selon le communiqué.
Plus tôt, Gabriel Attal (ex-chef du gouvernement) avait rapporté aux députés du parti présidentiel que M. Barnier envisage de former un gouvernement de 38 ministres, dont 16 de plein exercice.
Issu de la droite, l’ancien commissaire européen Michel Barnier, nommé le 5 septembre par M. Macron, a rencontré jeudi les forces politiques susceptibles de participer à son gouvernement.
À la recherche d’un difficile équilibre dans la formation de son gouvernement, M. Barnier nommerait notamment parmi les ministres de plein exercice sept membres du parti de M. Macron, trois issus de la droite (Les Républicains), deux centristes (MoDem), un Horizons ou encore un UDI (partis de centre-droit), a précisé M. Attal, selon plusieurs participants à un compte-rendu.
À cette occasion, le nouveau Premier ministre a dit qu’il n’envisageait pas de « hausse d’impôts sur les classes moyennes et les Français qui travaillent », a précisé M. Attal, selon les mêmes sources.
Les députés « macronistes » ont prévenu à plusieurs reprises ces derniers jours qu’ils ne participeraient pas à un gouvernement prévoyant des hausses d’impôts malgré le dérapage de la dette et des déficits français.
Mais les embûches continuent de s’accumuler pour le chef du gouvernement avec notamment des tiraillements au sommet même de l’exécutif.
Emmanuel Macron, qui assure ne pas vouloir intervenir dans la composition du gouvernement, a reçu Michel Barnier mardi puis encore mercredi. Selon les récits qui filtrent, leur déjeuner de mardi se serait mal passé.
Les mésententes commencent
Les frictions sont montées d’un cran mercredi avec une série de rendez-vous manqués. Une première réunion entre Michel Barnier et le groupe des députés macronistes EPR (Ensemble pour la République), qui réclame une « clarification » notamment en matière fiscale, a été reportée, avant qu’une deuxième avec la droite ne soit à son tour annulée.
Le Premier ministre a affirmé mercredi avoir découvert une « situation budgétaire très grave ». La France fait, avec plusieurs autres pays membres de l’Union européenne, l’objet d’une procédure européenne pour déficits excessifs.
Le temps presse côté budget, dont le calendrier a été retardé par la dissolution de la chambre basse du Parlement et la nomination très tardive d’un Premier ministre.
Le projet de « loi de finances » pour 2025 est censé être présenté au Parlement début octobre, « puis le plan budgétaire national de moyen terme que le gouvernement doit transmettre à la Commission (européenne) quelques jours après », a rappelé mercredi le premier président de la Cour des comptes française, Pierre Moscovici.