Les cas d’obésité et de surpoids ont fortement augmenté chez les plus petits depuis le début de la crise sanitaire, montre mardi une étude menée dans un département français et confirmant d’autres travaux déjà réalisés à l’étranger.
Chez les enfants de quatre ans, « le surpoids et l’obésité (…) ont augmenté significativement en 2020/2021, en comparaison des deux années scolaires précédentes », résument les auteurs de cette étude, menée sous l’égide de l’Agence santé publique France dans le Val-de-Marne, un département de la région parisienne.
Les auteurs ont examiné les données de près de 50 000 enfants scolarisés en maternelle dans ce département. Ces chiffres proviennent de bilans de santé systématiquement réalisés en moyenne section, quand les enfants ont environ quatre ans.
Même si la portée de l’étude est limitée par sa concentration géographique, l’ampleur et l’exhaustivité de ces données permettent de tirer des conclusions fiables à l’échelle de ce département. Celles-ci montrent que la proportion d’enfants obèses a quasiment doublé au cours des deux années correspondant à peu près au début de la crise sanitaire. Elle est passée de 2,8% à 4,6%.
Grignotage ou manque d’activité physique ?
Le taux d’enfants en surpoids, une situation qui recouvre des critères plus larges que l’obésité, a également progressé, passant de 8,9% à 11,2%. Les auteurs font l’hypothèse que les mesures prises contre le covid – confinement généralisé dans un premier temps, puis fermetures systématiques d’écoles dès qu’un cas était signalé – ont favorisé la prise de poids excessive chez les enfants.
L’étude, qui note par ailleurs que les filles sont plus touchées que les garçons, n’est toutefois pas en mesure de détailler les mécanismes précis de cette évolution. « Il serait intéressant de savoir si c’est plutôt l’alimentation qui s’est dégradée – accroissement des grignotages, consommation de produits ultratransformés – ou la réduction drastique des activités », notent les auteurs.
Ce travail va dans le sens de précédentes études, notamment l’une publiée à l’automne 2021 par les autorités sanitaires américaines. Plus large, celle-ci avait examiné les données de plus de 400 000 jeunes – à l’âge compris entre 2 et 19 ans – et avait conclu que leur prise de poids avait, en moyenne, été deux fois plus rapide depuis le début de la pandémie. « L’augmentation était la plus marquée chez les personnes déjà obèses avant la pandémie, et chez les plus jeunes enfants en âge d’être scolarisés », avait conclu ce travail.